Le monde sous-marin est un environnement exigeant et dangereux. Chaque jour, des vies humaines et des équipements sensibles sont mis en danger lors d’opérations de recherche et de sauvetage, d’inspections, de travaux de construction ou encore pour la recherche océanographique. Huit étudiants de l’EPFZ ont développé, dans le cadre du projet «Tethys Robotics», des drones sous-marins sans pilote qui aident les professionnels à accomplir leurs tâches sous l’eau de manière sûre, fiable et efficace. Il s’agit notamment d’actions visant à préserver les eaux comme la mesure de la qualité de l’eau ou l’enlèvement de déchets à des profondeurs difficiles à atteindre autrement.
L’utilisation de robots présente également d’autres avantages: dans l’industrie, ils permettent d’améliorer l’efficacité, car ils travaillent avec précision, ce qui réduit la quantité de déchets produits et limite les imperfections sur des marchandises. La robotique permet aussi une économie d’énergie et de ressources importante, car les robots sont capables de fabriquer à un coût relativement bas des pièces pour des installations énergétiques fonctionnant aux énergies renouvelables, comme des modules photovoltaïques ou des piles à hydrogène.
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Une équipe soudée d’étudiants de l’EPFZ
L’équipe du projet «Tethys Robotics» est depuis quelques années pionnière dans le domaine de la robotique sous-marine. Ainsi, elle s’est déjà mesurée aux meilleures équipes du monde lors de la «MATE ROV Competition», un concours de robots sous-marins qui se tient aux Etats-Unis. L’équipe suisse y a présenté son robot «Scubo».
Le fait que la Suisse n’ait aucun accès direct à la mer n’a pas été un obstacle pour les étudiants de l’EPFZ: les huit bricoleurs ont travaillé pendant trois mois, 24 heures sur 24, pour préparer leur robot sous-marin. Lorsque «Scubo» a plongé pour la première fois dans la piscine olympique de Kingsport en juin 2019, la joie était grande. «Tethys Robotics» s’est classée directement parmi les dix meilleures équipes.
Pour plus de sécurité et une meilleure qualité de l’eau
Depuis, «Tethys Robotics» est sur le point d’effectuer la dernière phase de test du robot marin «Proteus». Celui-ci devra à l’avenir faciliter le travail des plongeurs professionnels qui effectuent des travaux physiques exigeants sous l’eau ou qui recherchent des objets et des personnes disparues. Le travail préparatoire effectué par le robot permet aux plongeurs de mieux cibler la recherche d’objets et ainsi réduire les risques auxquels ils s’exposent.
Proteus n’est pas seulement efficace dans le cadre de missions de recherche, il peut également être utilisé pour mesurer la qualité de l’eau. L’avantage par rapport aux méthodes traditionnelles réside dans le fait qu’il est équipé d’une sonde, qu’il peut suivre un chemin prédéfini et collecter des données par exemple sur le PH et la teneur en oxygène de l’eau.
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Tout commence par une formation technique de base
Ce que «Tethys Robotics» montre de manière très impressionnante, c’est qu’avec une formation technique de base, on peut faire beaucoup de choses, notamment pour l’environnement. De plus, de nombreux projets développés dans le cadre d’études techniques en Suisse servent souvent d’idées de start-up par la suite. Climeworks AG, fondée en 2009 en tant que spin-off de l’Ecole polytechique fédérale de Zurich, en est un bon exemple. Les deux fondateurs étaient étudiants en génie mécanique à l’EPFZ. Dans le cadre de leurs études, ils s’étaient intéressés aux technologies permettant d’éliminer le CO2 de l’air ambiant. Aujourd’hui, Climeworks exploite une installation en Islande où le CO2 est filtré de l’air et ensuite stocké sous terre sous forme de pierre.
L’équipe de «Tethys Robotics» suit désormais un chemin similaire: l’un des fondateurs, Jonas Wüst, était déjà fasciné par la technique dès le cycle d’orientation. Lors de sa recherche d’un cursus adapté à sa passion, il a envisagé l’informatique, l’ingénierie électrique et le génie mécanique. Mais il a finalement opté pour des études en génie mécanique à l’EPFZ, car elles lui offraient une large palette de possibilités de développement. Pendant ses études, Jonas s’est ensuite intéressé de plus en plus à la robotique, un domaine dans lequel la recherche appliquée est possible.