Un produit purement végétal peut-il être étiqueté "poulet" ? Oui, répond la Swiss Protein Association - les entreprises devraient pouvoir informer sur les alternatives à la viande et aux produits laitiers. Photo : mis à disposition par Planted
Darf ein rein pflanzliches Produkt mit «Chicken» gekennzeichnet werden? Ja, sagt die Swiss Protein Association – Unternehmen sollten über Alternativen zu Fleisch- und Milchprodukten informieren dürfen. Foto: Zur Verfügung gestellt Planted
Un produit purement végétal peut-il être étiqueté «poulet»? Oui, répond la Swiss Protein Association. Les entreprises devraient d’ailleurs pouvoir mieux informer le public quant aux alternatives à la viande et aux produits laitiers. Photo: Planted
Foto: messa a disposizione Planted
Le lobby des alternatives à la viande s'organise
Die Lobby der Fleischalternativen organisiert sich
La Swiss Protein Association veut défier le lobby de la viande
La lobby delle alternative alla carne si organizza
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En Suisse, de plus en plus de personnes renoncent sciemment aux aliments d'origine animale. La Swiss Protein Association, dont font partie Migros et Planted, s'engage pour l'avenir des alternatives au lait et à la viande.
Immer mehr Menschen in der Schweiz verzichten bewusst auf tierische Nahrungsmittel. Die Swiss Protein Association, der auch Migros und Planted angehören, setzt sich für die Zukunft der Milch- und Fleischalternativen ein.
En Suisse, de plus en plus de personnes renoncent délibérément aux aliments d’origine animale. Cette association, dont font partie Migros et Planted, s’engage en faveur des alternatives au lait et à la viande.
Sempre più persone in Svizzera decidono consapevolmente di eliminare i prodotti animali dalla propria dieta. La Swiss Protein Association, di cui fanno parte anche Migros e Planted, punterà in futuro sulle alternative alla carne e ai latticini.
Les scientifiques sont largement d'accord : pour réussir le tournant climatique, nous devons réduire notre consommation de viande. Cela ne vaut pas seulement pour l'étranger, mais aussi pour la Suisse. L'agriculture locale contribue à plus de 13 pour cent des émissions de gaz à effet de serre. Plus de la moitié de ces émissions proviennent de l'élevage bovin, donc de la production de lait et de viande.
Ces aliments d'origine animale font toujours partie intégrante de l'alimentation de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Mais les considérations environnementales et de protection des animaux jouent un rôle de plus en plus important : "63% de la population suisse renonce sciemment plusieurs fois par mois aux aliments d'origine animale", peut-on lire dans le "Plant Based Food Report 2023" de Coop. "Leur part a fortement augmenté depuis 2012, alors qu'elle n'était encore que de 40 %".
Une évolution que Karola Krell devrait observer avec plaisir. Cette juriste dirige la Swiss Protein Association (SPA), la représentation de la branche pour les produits de substitution du lait et de la viande, qui sera créée en 2021.
Madame Krell, en tant qu'avocate, comment en êtes-vous arrivée à cofonder une association de l'industrie alimentaire ?
Je suis spécialisé dans le droit alimentaire et travaille dans ce domaine depuis 15 ans avec le cabinet Foodlex. Outre la Swiss Protein Association, je dirige cinq autres associations de l'industrie alimentaire. J'ai donc des contacts avec différentes entreprises. Il y a quelques années, plusieurs entreprises du secteur des protéines alternatives - Planted, Migros Industrie, le groupe Kündig, Bell/Hilcona - m'ont contacté pour demander à être représentées, comme cela existait déjà pour d'autres secteurs comme l'industrie laitière et l'industrie de la viande.
Passionnant : Migros/Micarna est surtout connu pour sa viande. Comment se fait-il qu'un producteur de viande s'associe à son concurrent sans viande Planted ?
Au sein de l'association, nous mettons l'accent sur ce que nous avons en commun. Nous ne voyons pas la situation comme une concurrence, mais comme une coexistence : la SPA n'est pas contre les produits animaux, mais pour une égalité de traitement entre la viande, le lait et leurs alternatives. Nous nous engageons pour les produits alternatifs demandés par les consommateurs - y compris ceux de Migros.
Vous parlez de produits alternatifs au lait et à la viande. Qu'entendez-vous exactement par là ?
Nous distinguons quatre types de produits : les produits à base de plantes comme le soja ou les pois, les produits issus de processus de fermentation, les produits à base de cellules ou de culture et les produits à base d'insectes.
Et quel est votre engagement pour ces produits alternatifs ?
Pour commencer, nous avons élaboré trois prises de position : Nous voulons pouvoir informer sur les alternatives par rapport à la viande et aux produits laitiers (labellisation), nous voulons un changement vers une alimentation durable compte tenu de la situation environnementale (durabilité) et nous voulons une égalité de traitement dans le soutien aux producteurs de protéines animales et alternatives (innovation). L'agriculture manque encore aujourd'hui d'un soutien suffisant. C'est pourquoi il est difficile pour les agriculteurs de passer de la vache au pois chiche.
Les documents de synthèse sont prêts. Comment travaillez-vous aujourd'hui à leur mise en œuvre ?
Nous travaillons avec d'autres organisations, surtout dans le domaine de l'environnement et de la protection des animaux, et nous essayons d'influencer la perception du public. Entre-temps, les protéines alternatives font l'objet de critiques. On dit que tout cela est mauvais pour la santé, que ce n'est pas aussi végétal qu'on le prétend. Nous essayons ici de dissiper les malentendus : on ne peut pas comparer des pommes et des poires. Notre catégorie de produits peut être utilisée comme la viande ou le lait, mais ce n'est pas la même chose. Nous faisons également du lobbying auprès des politiques et des autorités.
Ils font du lobbying. Pour l'instant, cela ressemble à des accords conclus dans l'ombre.
Oui, nous devons ici attirer l'attention sur une nouvelle branche de produits. Nous allons au Palais fédéral et rencontrons des conseillers nationaux, mais toutes les autres branches le font aussi. Le très grand lobbying de la branche de la viande et du lait existe déjà depuis des années et est très bien ancré, par exemple via l'Union suisse des paysans. En comparaison, nous n'en sommes qu'aux balbutiements, mais nous avons aussi des contacts avec des politiciens qui veulent s'engager pour nos intérêts - l'ancienne conseillère nationale Meret Schneider a par exemple lancé cinq motions avec nous.
Que voulez-vous changer concrètement ? Quels sont les principaux obstacles aux protéines alternatives ?
D'ici 2030, nous serons dix millions en Suisse. Nous devons réfléchir à ce que nous allons tous manger. Le plus grand obstacle est ici le consommateur : la majorité mange aujourd'hui encore de la viande et du lait. Les alternatives représentent encore moins de dix pour cent. Nous ne voulons pas que tous les consommateurs deviennent végétariens ou végétaliens, nous devons continuer à utiliser des animaux pour notre alimentation. Mais nous voulons que les consommateurs misent davantage sur les produits végétaux et que les produits animaux deviennent une exception précieuse. Qu'il redevienne normal de manger son rôti de viande le dimanche et de se nourrir de végétaux le reste du temps. Pour cela, nous avons également besoin de produits de substitution.
D'autres obstacles ?
Le prix. La plupart des produits de substitution sont plus chers que les produits d'origine animale. Le lait d'avoine est encore plus cher que le lait de vache. Cela s'explique par la quantité, mais aussi par le coût des matières premières. Et ces coûts sont à leur tour liés à la disponibilité en Suisse et aux subventions. Dans le secteur végétal, il y a moins de subventions.
Autre chose ?
Peut-être le plus important : les produits doivent aussi avoir du goût.
Sinon, ça va être difficile, oui. En guise de conclusion : Quel est votre mélange personnel de protéines ?
Je suis une flexitarienne typique qui a une alimentation équilibrée. Je mange de la viande, je mange du poisson et je mange aussi des protéines alternatives. Je dis toujours : je mange de tout, mais je ne fais pas de publicité pour quoi que ce soit.
Die Wissenschaft ist sich weitgehend einig: Um die Klimawende zu schaffen, müssen wir unseren Fleischkonsum reduzieren. Das gilt nicht nur für das Ausland, sondern auch für die Schweiz. Die hiesige Landwirtschaft trägt über 13 Prozent zu den Treibhausgasemissionen bei. Mehr als die Hälfte davon stammt aus der Rindviehhaltung, also der Produktion von Milch und Fleisch.
Diese tierischen Lebensmittel sind nach wie vor fester Bestandteil der Ernährung von Herr und Frau Schweizer. Doch Umwelt- und Tierschutzgedanken spielen eine immer grössere Rolle: «63 Prozent der Schweizer Bevölkerung verzichten bewusst mehrmals pro Monat auf tierische Lebensmittel», heisst es im «Plant Based Food Report 2023» von Coop. «Ihr Anteil hat seit 2012 stark zugenommen, damals waren es noch 40 Prozent.»
Eine Entwicklung, die Karola Krell mit Freude beobachten dürfte. Die Juristin leitet die Swiss Protein Association (SPA), die 2021 gegründete Branchenvertretung für Milch- und Fleischersatzprodukte.
Frau Krell, wie kommen Sie als Rechtsanwältin dazu, einen Verband der Nahrungsmittelindustrie mitzugründen?
Ich bin spezialisiert im Lebensmittelrecht und arbeite mit der Kanzlei Foodlex seit 15 Jahren in diesem Bereich. Neben der Swiss Protein Association führe ich fünf andere Verbände der Lebensmittelindustrie. Daher habe ich Kontakte zu verschiedenen Unternehmen. Vor einigen Jahren kamen mehrere Unternehmen aus dem Bereich alternative Proteine – Planted, die Migros Industrie, die Kündig Gruppe, Bell/Hilcona – auf mich zu und ersuchten um eine Vertretung, wie es sie für andere Branchen wie die Milch- und Fleischindustrie bereits gab.
Spannend: Migros/Micarna ist vor allem für sein Fleisch bekannt. Wie kommt es, dass ein Fleischproduzent mit dem fleischlosen Konkurrenten Planted zusammenspannt?
Im Verband betonen wir das Gemeinsame. Wir sehen die Situation nicht als Konkurrenz, sondern als Nebeneinander: Die SPA ist nicht gegen tierische Produkte, sondern für eine Gleichbehandlung von Fleisch, Milch und deren Alternativen. Wir setzen uns für die Alternativprodukte ein, die von den Konsumenten gefragt werden – auch jene von Migros.
Sie sprechen von Alternativprodukten zu Milch und Fleisch. Was genau meinen Sie damit?
Wir unterscheiden zwischen vier Arten: Produkte auf Pflanzenbasis wie Soja oder Erbsen, Produkte aus Fermentationsprozessen, zellbasierte respektive kultivierte Produkte und Produkte auf Insektenbasis.
Und wie sieht Ihr Einsatz für diese Alternativprodukte aus?
Zu Beginn haben wir drei Positionspapiere erarbeitet: Wir wollen über Alternativen im Vergleich zu Fleisch- und Milchprodukten informieren können (Labeling), wir wollen angesichts der Umweltsituation einen Wandel zu nachhaltiger Ernährung (Nachhaltigkeit) und wir wollen eine Gleichbehandlung bei der Förderung von Produzenten tierischer und alternativer Proteine (Innovation). In der Landwirtschaft fehlt heute noch ausreichend Unterstützung. Darum ist es für Landwirte schwierig, von der Kuh auf die Kichererbse umzusteigen.
Die Positionspapiere stehen. Wie arbeiten Sie heute an der Umsetzung?
Wir arbeiten mit anderen Organisationen, vor allem aus dem Umwelt- und Tierschutzbereich, zusammen und versuchen, die öffentliche Wahrnehmung mitzugestalten. Mittlerweile gibt es auch Kritik an alternativen Proteinen. Es heisst, das sei alles ungesund, gar nicht so pflanzlich, wie es behauptet wird. Hier versuchen wir, Missverständnisse auszuräumen: Man kann nicht Äpfel mit Birnen vergleichen. Unsere Produktkategorie kann wie Fleisch oder Milch verwendet werden, ist aber nicht dasselbe. Wir machen auch Lobbyarbeit bei Politik und Behörden.
Sie betreiben Lobbyarbeit. Das klingt erstmal nach Deals im Hinterkämmerchen.
Ja, wir müssen hier auf eine neue Produktsparte aufmerksam machen. Wir gehen ins Bundeshaus und treffen Nationalräte, aber das machen alle anderen Branchen auch. Das ganz grosse Lobbying der Fleisch- und Milchbranche gibt es schon seit Jahren und ist sehr gut verankert, zum Beispiel über den Schweizerischen Bauernverband. Wir stecken im Vergleich dazu noch in den Kinderschuhen, aber wir haben auch Kontakte zu Politikern, die sich für unsere Anliegen engagieren wollen – zum Beispiel hat die ehemalige Nationalrätin Meret Schneider fünf Motionen mit uns lanciert.
Was wollen Sie konkret ändern? Was sind die grössten Hürden für alternative Proteine?
Bis 2030 werden wir in der Schweiz zehn Millionen Menschen sein. Wir müssen uns überlegen, was wir alle essen sollen. Die grösste Hürde ist dabei der Konsument: Die Mehrheit isst heute noch Fleisch und Milch. Die Alternativen machen noch weniger als zehn Prozent aus. Wir wollen nicht, dass alle Konsumenten Vegetarier oder Veganer werden, wir müssen weiterhin Tiere für unsere Ernährung nutzen. Aber wir wollen, dass die Verbraucher mehr auf pflanzliche Produkte setzen und tierische Produkte zur wertvollen Ausnahme werden. Dass es wieder normal wird, am Sonntag den Fleischbraten zu essen und sich ansonsten pflanzlich zu ernähren. Dafür brauchen wir auch Ersatzprodukte.
Weitere Hürden?
Der Preis. Die meisten Ersatzprodukte sind teurer als tierische Produkte. Hafermilch ist noch teurer als Kuhmilch. Das liegt an der Menge, aber auch an den Kosten der Rohstoffe. Und diese Kosten hängen wiederum mit der Verfügbarkeit in der Schweiz und den Subventionen zusammen. Im Pflanzenbereich gibt es weniger Subventionen.
Noch was?
Vielleicht am wichtigsten: Die Produkte müssen auch schmecken.
Sonst wird es schwierig, ja. Zum Abschluss: Wie sieht Ihr persönlicher Protein-Mix aus?
Ich bin eine typische Flexitarierin, die sich ausgewogen ernährt. Ich esse Fleisch, ich esse Fisch, und ich esse auch alternative Proteine. Ich sage immer: Ich esse alles, aber ich werbe für nichts.
Les scientifiques sont largement d’accord: pour réussir la transition climatique, nous devons réduire notre consommation de viande. Aussi bien celle importée de l’étranger que celle produite en Suisse. L’agriculture locale contribue à plus de 13% des émissions de gaz à effet de serre, et plus de la moitié de ces émissions proviennent de l’élevage bovin, c’est-à-dire de la production de lait et de viande.
Si les aliments d’origine animale font toujours partie intégrante de l’alimentation de Monsieur et Madame Tout-le-monde, les considérations environnementales et de protection des animaux sont de plus en plus présentes: «63% de la population suisse renonce sciemment plusieurs fois par mois aux aliments d’origine animale», peut-on lire dans le Rapport Coop sur les aliments d’origine végétale 2023. «Cette part a fortement augmenté depuis 2012, car elle n’était que de 40%.»
Une évolution que Karola Krell observe avec plaisir. Cette juriste dirige la Swiss Protein Association (SPA), une association interprofessionnelle créée en 2021 pour représenter les substituts du lait et de la viande.
Madame Krell, en tant qu’avocate, comment en êtes-vous arrivée à cofonder une association liée à l’industrie alimentaire?
Je suis spécialisée dans le droit alimentaire et je travaille dans ce domaine depuis 15 ans au sein du cabinet Foodlex. Outre la Swiss Protein Association, je dirige cinq autres associations actives dans l’industrie alimentaire. J’ai donc des contacts avec différentes firmes. Il y a quelques années, plusieurs entreprises du secteur des protéines alternatives – Planted, Migros Industrie, le groupe Kündig, Bell/Hilcona – m’ont contacté pour que je les représente, comme cela existe déjà dans d’autres secteurs, à l’instar de l’industrie laitière et de celle de la viande.
Surprenant! Migros, via Micarna, est surtout connu pour sa viande. Comment se fait-il qu’un producteur d’aliments carnés se joigne à Planted, son concurrent sans viande?
Au sein de l’association, nous mettons l’accent sur ce que nous avons en commun. Nous ne percevons pas la situation comme une concurrence, mais comme une coexistence: la SPA n’est pas opposée aux produits qui proviennent des animaux, mais en faveur d’une égalité de traitement entre la viande, le lait et leurs alternatives. Nous nous engageons en faveur des produits alternatifs demandés par les consommateurs, y compris ceux de Migros.
Vous parlez de produits qui sont des alternatives au lait et à la viande. Qu’entendez-vous exactement par là?
Nous distinguons quatre types de produits: à base de plantes (comme le soja ou les pois), de fermentation, de cellules ou de culture et, enfin, d’insectes.
Quel est votre engagement en faveur de ces produits alternatifs?
Nous nous sommes d’emblée positionnés à trois niveaux: nous voulons pouvoir informer sur les alternatives aux produits carnés et laitiers (labellisation); nous voulons un changement qui aille en direction d’une alimentation durable, compte tenu de la situation environnementale (durabilité); et nous voulons une égalité de traitement dans le soutien aux producteurs de protéines animales et alternatives (innovation). L’agriculture manque, aujourd’hui encore, d’un soutien suffisant, c’est pourquoi il est difficile pour les agriculteurs de passer de la vache au pois chiche.
Comment travaillez-vous aujourd’hui à la mise en œuvre de ces objectifs?
Nous collaborons avec d’autres organisations, surtout dans le domaine de l’environnement et de la protection des animaux, et nous essayons de participer à changer la perception du public. Les protéines alternatives font en effet l’objet de critiques: on dit qu’elles sont mauvaises pour la santé, qu’elles ne sont pas aussi végétales qu’on le prétend. Nous tentons ici de dissiper les malentendus en montrant que l’on ne peut pas comparer des pommes et des poires. L’ensemble de nos produits peut être utilisé comme de la viande ou du lait, mais il faut bien être conscient que ce n’est pas la même chose. Nous faisons également du lobbying auprès des politiques et des autorités.
Le lobbying ressemble surtout à des accords en coulisses...
Oui, nous devons attirer l’attention sur une nouvelle catégorie de produits. Nous allons au Palais fédéral et rencontrons des conseillers nationaux, mais tous les autres secteurs en font de même. Le lobby de la viande et du lait, qui existe depuis des années, est très puissant et très bien ancré, notamment grâce à l’Union suisse des paysans. En comparaison, nous n’en sommes qu’à nos balbutiements, même si nous avons des contacts avec des politiciens qui veulent s’engager pour nos intérêts. L’ancienne conseillère nationale Meret Schneider a, par exemple, lancé cinq motions avec nous.
Concrètement, que souhaitez-vous changer? Quels sont les principaux obstacles au développement des protéines alternatives?
D’ici 2030, nous serons 10 millions en Suisse. Nous devons réfléchir à ce que nous allons tous manger. L’obstacle principal est ici le consommateur: la majorité des Helvètes consomme encore aujourd’hui de la viande et du lait. Les alternatives représentent moins de 10%. Nous ne voulons pas que tout le monde devienne végétarien ou végétalien, nous devons continuer à utiliser des produits d’origine animale dans notre alimentation. En revanche, nous souhaitons que les consommateurs misent davantage sur les produits végétaux et que les aliments d’origine animale deviennent une précieuse exception. Que cela redevienne normal de manger un rôti de viande le dimanche et de se nourrir de végétaux le reste du temps. C’est pourquoi nous avons également besoin de produits de substitution.
Y a-t-il d’autres obstacles?
Le prix. La plupart des produits de substitution sont plus chers que ceux d’origine animale. Le lait d’avoine est encore plus onéreux que celui de vache. Cela s’explique d’une part par la quantité produite, et, d’autre part, par le coût des matières premières. Des coûts qui sont à leur tour liés à la disponibilité de cette matière première en Suisse et aux subventions. Dans le domaine végétal, ces dernières sont moins nombreuses.
Quoi d’autre?
Le plus important, peut-être: les produits de substitution doivent aussi avoir du goût.
C’est en effet important. Dernière question, plus personnelle: d’où viennent les protéines que vous mangez?
Je suis une flexitarienne typique, qui a une alimentation équilibrée. Je consomme de la viande, du poisson et des protéines alternatives. Comme je le dis toujours: je mange de tout, mais je ne fais pas de publicité pour quoi que ce soit.
Gli esperti sono sempre più unanimi: perché la svolta climatica abbia successo occorre ridurre il nostro consumo di carne. Questo non vale solo per l’estero ma anche per la Svizzera. L’agricoltura locale è responsabile di oltre il 13 per cento delle emissioni di gas serra e più della metà provengono dall’allevamento dei bovini per la produzione di carne e latte.
Gli alimenti di origine animale sono da sempre parte integrante della dieta dei cittadini svizzeri. Le preoccupazioni per l’ambiente e il benessere degli animali hanno però un ruolo sempre più importante: «il 63 per cento della popolazione svizzera rinuncia consapevolmente e più volte al mese agli alimenti di origine animale», spiega il Plant Based Food Report 2023 di Coop. «Questa percentuale è aumentata considerevolmente dal 2012 quando ammontava solo al 40 per cento.»
Uno sviluppo accolto con favore da Karola Krell, giurista e direttrice della Swiss Protein Association (SPA), l’associazione settoriale per le alternative alla carne e ai latticini fondata nel 2021.
Signora Krell, lei è avvocato. Come è arrivata a fondare un’associazione nell’industria alimentare?
Sono specializzata in diritto alimentare e lavoro da 15 anni in questo campo con lo studio Foodlex. Oltre alla Swiss Protein Association guido anche altre cinque associazioni nell’industria alimentare. Ho numerosi contatti con diverse imprese. Alcuni anni fa, alcune imprese del settore delle proteine alternative (Planted, l’industria Migros, il gruppo Kündig, Bell/Hilcona) si sono rivolte a me per chiedere una rappresentanza come quella che già esiste per l’industria della carne e del latte.
Interessante: Migros/Micarna è conosciuta soprattutto per la propria carne. Come mai un produttore di carne dovrebbe allearsi con la concorrenza a base vegetale Planted?
L’associazione pone l’accento sulla collaborazione. Non vediamo la situazione come una concorrenza ma come un‘alleanza: la SPA non è contraria ai prodotti di origine animale ma si impegna per la parità di trattamento tra la carne, il latte e le loro alternative. Ci impegniamo per i prodotti alternativi richiesti dai consumatori, tra cui anche quelli di Migros.
Parlate di alternative alla carne e ai latticini. Cosa si intende di preciso con questo termine?
Distinguiamo quattro tipi di prodotti: quelli a base di piante come la soia o i piselli, i prodotti ricavati da processi di fermentazione, i prodotti a base cellulare e rispettivamente coltivati e i prodotti a base di insetti.
E in cosa consiste il vostro impegno a favore di questi prodotti alternativi?
Per iniziare abbiamo elaborato tre prese di posizione: vogliamo poter informare sulle alternative confrontandole con i prodotti a base di carne e latte (labelling), vogliamo promuovere la svolta verso un’alimentazione sostenibile nell’ambito dell’attuale situazione ambientale (sostenibilità) e vogliamo un trattamento paritario nel sovvenzionamento dei produttori di proteine animali e alternative (innovazione). Al giorno d’oggi in agricoltura manca ancora un sostegno sufficiente. Per i contadini è quindi difficile passare dai bovini ai ceci.
Le prese di posizione ci sono. Come lavorate oggi per attuarle?
Collaboriamo con altre organizzazioni che operano soprattutto nel settore della protezione dell’ambiente e degli animali e cerchiamo di scuotere la consapevolezza del pubblico. Oggigiorno circolano anche critiche sulle proteine alternative che le descrivono come poco salutari e non così vegetali come descritte. In questi casi cerchiamo di chiarire i malintesi: non si possono confrontare le mele con le pere. La nostra categoria di prodotti può essere utilizzata come carne o latticini ma non sono la stessa cosa. Svolgiamo anche attività di lobbying in politica e presso le autorità.
Ha menzionato le attività di lobbying. Ai più ricordano attività losche svolte sottobanco.
Sì, dobbiamo pubblicizzare una nuova gamma di prodotti. Andiamo a Palazzo federale e incontriamo consiglieri nazionali ma lo stesso fanno tutti gli altri settori. Le estese attività di lobbying da parte dei settori della carne e del latte esistono da anni e hanno importanti agganci ad esempio grazie all’Unione svizzera dei contadini. In confronto, noi stiamo ancora muovendo i primi passi ma abbiamo anche noi i nostri contatti con politici che vogliono impegnarsi a favore delle nostre richieste. Ad esempio, l’ex consigliera nazionale Meret Schneider ha portato avanti cinque mozioni insieme a noi.
Cosa volete cambiare concretamente? Quali sono i maggiori ostacoli per le proteine alternative?
Entro il 2030 la popolazione svizzera ammonterà a dieci milioni di persone. Dobbiamo decidere cosa mangeremo. L’ostacolo maggiore è proprio il consumatore: la maggior parte mangia oggi carne e latte. Le alternative ammontano ancora a meno del dieci per cento. Non vogliamo che tutti i consumatori diventino vegetariani o vegani, dobbiamo continuare a sfruttare gli animali per la nostra alimentazione. Vogliamo però che i consumatori puntino maggiormente sulle alternative vegetali e considerino le proteine animali come un’eccezione da gustare con moderazione. Insomma, che sia di nuovo la normalità gustare l’arrosto della domenica puntando invece su alimenti di origine vegetale per il resto della settimana. Per questo abbiamo bisogno di prodotti sostitutivi.
Altri ostacoli?
Il prezzo. La maggior parte dei prodotti sostitutivi è più costosa dei prodotti animali. Il latte d’avena costa di più del latte vaccino. Dipende dalle quantità ma anche dal costo delle materie prime. E questi costi dipendono ancora dalla disponibilità in Svizzera e dalle sovvenzioni. Per le proteine vegetali sono disponibili meno sovvenzioni.
Altro?
Forse la cosa più importante: i prodotti devono piacere.
Sì, se no diventa difficile. Per concludere: quali proteine preferisce personalmente?
Sono una tipica flexitariana che segue una dieta equilibrata. Mangio carne, mangio pesce e mangio anche proteine alternative. Come dico sempre: mangio tutto e non metto nulla sul piedistallo.