Sans l'intervention de la fondation Pro Specie Rara, la pomme de terre bleue de Saint-Gall n'existerait probablement plus aujourd'hui. Photo : ProSpecieRara / Beat Brechbühl & Franca Pedrazzetti
Ohne das Zutun der Stiftung Pro Specie Rara gäbe es die Blaue St. Galler Kartoffel heute wohl nicht mehr. Foto: ProSpecieRara / Beat Brechbühl & Franca Pedrazzetti
Pourquoi il faut manger des pommes de terre bleues
Warum man blaue Kartoffeln essen sollte
Pourquoi il faut manger des pommes de terre bleues
Patate blu, lamponi neri e pecore robuste
points
|
3
minutes de lecture
Pour Béla Bartha, directeur de Pro Specie Rara, celui qui veut façonner l'avenir doit s'occuper activement du passé. Sa fondation élève d'anciennes variétés de pommes de terre, de baies et de moutons.
Wer die Zukunft gestalten will, muss sich aktiv mit der Vergangenheit beschäftigen, findet Béla Bartha, Geschäftsführer von Pro Specie Rara. Seine Stiftung züchtet alte Kartoffelsorten, Beeren und Schafe.
D’après Béla Bartha, directeur de ProSpecieRara, celui qui se préoccupe de l’avenir doit aussi s’intéresser activement au passé. Sa fondation cultive d’anciennes variétés de pommes de terre et de baies, mais élève aussi des moutons. Interview.
Chi vuole occuparsi del futuro deve prima occuparsi attivamente del passato, spiega Béla Bartha, amministratore delegato di ProSpecieRara. La sua fondazione si occupa di coltivare e allevare specie antiche di patate, bacche e pecore.
Monsieur Bartha, la première fois que j'ai vu une pomme de terre bleue, j'ai pensé à un gag de Pâques. Quand j'ai réalisé que je faisais fausse route, j'ai été très étonné. C'est probablement le cas de beaucoup de gens au début, n'est-ce pas ?
Béla Bartha: Je l'espère, car l'objectif de Pro Specie Rara est que Madame et Monsieur Suisse rencontrent à nouveau plus de diversité dans les magasins et soient ainsi émerveillés. La diversité des formes et des couleurs des pommes de terre est énorme. Le fait que l'on puisse désormais trouver ici et là, en plus des blanches et des jaunes, des bleues et des rouges est un plaisir. Mais ce n'est qu'une petite fenêtre sur l'incroyable diversité de bien plus de 2000 variétés que nous connaissons déjà rien que dans les Andes, leur région d'origine.
Qu'est-ce que Pro Specie Rara et quelle est la motivation à l'origine de la fondation ?
Pro Specie Rara a été créée en 1982 en tant que fondation à Saint-Gall. C'était peu après la publication du rapport sur l'état de la planète Global 2000, qui parlait d'un recul menaçant de la diversité des espèces et qui, pour la première fois, ne se référait pas seulement à la nature sauvage, mais aussi aux formes de vie cultivées comme nos plantes cultivées et nos races d'animaux de rente.
Quel est l'objectif concret de Pro Specie Rara ?
Notre vision est de promouvoir la diversité là où elle est menacée dans le contexte de l'agriculture et, si nécessaire, de l'y ramener. Une plus grande diversité de plantes cultivées et de races d'animaux de rente dans les fermes et les jardins conduit automatiquement à une plus grande biodiversité.
Pourquoi faire revivre d'anciennes variétés de pommes de terre de montagne si elles ne se sont pas révélées résistantes ? N'est-ce pas comme pour les langues ? Est-ce que cela en vaut la peine ?
La comparaison avec la langue me plaît. La langue est l'expression d'une culture, d'une mentalité, d'une individualité et d'une origine. Si nous parlions tous la même langue, nous perdrions notre ancrage régional et une grande partie de notre appartenance individuelle et de notre singularité. En fin de compte, notre survie dépend de la biodiversité - et les pommes de terre en font partie.
Herr Bartha, als ich das erste Mal eine blaue Kartoffel gesehen habe, dachte ich an einen Oster-Gag. Als ich merkte, dass ich falschlag, staunte ich nicht schlecht. Das geht wahrscheinlich vielen erst mal so, oder?
Béla Bartha: Das möchte ich hoffen, denn das Ziel von Pro Specie Rara ist, dass Frau und Herr Schweizer wieder mehr Vielfalt im Laden begegnen und dadurch ins Staunen geraten. Die Formen- und Farbenvielfalt der Kartoffeln ist riesig. Dass man nun hie und da, neben den weissen und gelben, auch blaue und rotfleischige Früchte finden kann, ist eine Freude. Es ist allerdings nur ein kleines Fenster in die unglaubliche Vielfalt von weit über 2000 Sorten, die wir nur schon aus den Anden – deren Herkunftsregion – kennen.
Was ist Pro Specie Rara und aus welcher Motivation heraus ist die Stiftung entstanden?
Pro Specie Rara wurde 1982 als Stiftung in St. Gallen gegründet. Es war kurz nachdem der Weltzustandsbericht Global 2000 publiziert wurde, der von einem bedrohlichen Rückgang der Artenvielfalt sprach und das erstmals nicht nur auf die wilde Natur, sondern auch auf kultivierte Lebensformen wie unsere Kulturpflanzen und Nutztierrassen bezog.
Welches konkrete Ziel verfolgt Pro Specie Rara?
Unsere Vision ist es, die Vielfalt dort zu fördern, wo sie im Kontext der Landwirtschaft gefährdet ist und sie – wenn nötig – auch wieder dorthin zurückzubringen. Mehr Kulturpflanzen- und Nutztierrassen-Vielfalt auf den Höfen und in den Gärten führt automatisch auch insgesamt zu mehr Biodiversität.
Wieso sollte man alte Bergkartoffelsorten wiederbeleben, wenn sie sich als nicht resistent erwiesen haben? Ist das nicht wie bei den Sprachen? Lohnt sich das?
Der Vergleich mit der Sprache gefällt mir. Die Sprache ist Ausdruck einer Kultur, einer Mentalität, von Individualität und Herkunft. Wenn wir alle dieselbe Sprache sprechen würden, dann würden wir unsere regionale Verankerung und viel unserer individuellen Zugehörigkeit und Einzigartigkeit verlieren. Von der Biodiversität hängt letzten Endes unser Überleben ab – und die Kartoffeln sind Teil davon.
Monsieur Bartha, la première fois que nous avons vu une pomme de terre bleue, nous avons pensé à un gag. Quand nous avons réalisé que cette coloration n’avait pas été faite spécialement pour Pâques, quel étonnement. C’est probablement le cas de beaucoup de personnes, non?
Je l’espère, car l’objectif de ProSpecieRara est d’exposer les Suisses à plus de diversité dans les magasins et de susciter leur émerveillement. La variété des formes et des couleurs des pommes de terre est énorme. Le fait que l’on puisse désormais en trouver, ici et là, des bleues et des rouges, et pas seulement des blanches et des jaunes, me réjouit. Mais ce n’est qu’une petite partie face à leur incroyable diversité, puisque, dans les Andes, leur région d’origine, on a dénombré plus de 2000 variétés.
Qu’est-ce que ProSpecieRara et quelle est la motivation à l’origine de cette fondation?
La fondation ProSpecieRara a été créée en 1982 à Saint-Gall. C’était peu après la publication du rapport Global 2000, qui revenait sur l’état de la planète. Ce dernier évoquait un recul menaçant de la diversité des espèces. Pour la première fois, on ne se référait pas seulement à la nature sauvage, mais aussi à des formes de vie cultivées ou élevées, comme les plantes et les races d’animaux de rente.
Quel est l’objectif concret de ProSpecieRara?
Il s’agit de promouvoir la diversité dans l’agriculture là où elle est menacée, et, si nécessaire, de l’y ramener. Une plus grande variété de plantes cultivées et de races d’animaux de rente dans les fermes et les jardins conduit automatiquement à davantage de biodiversité.
Est-ce que cela vaut vraiment la peine de faire revivre d’anciennes variétés de pommes de terre de montagne si elles ne sont pas résistantes? S’agit-il là du même combat que celui mené en faveur de la préservation des langues qui tombent en désuétude?
La comparaison avec les langues me plaît bien, car elles sont l’expression d’une culture, d’une mentalité, d’une individualité et d’une origine. Si nous parlions tous la même langue, nous perdrions notre ancrage régional et une grande partie de notre appartenance individuelle et de notre singularité. En fin de compte, notre survie dépend de la biodiversité, dont les pommes de terre font partie.
Signor Bartha, la prima volta che ho visto una patata blu ho pensato che fosse uno scherzo da primo d’aprile. Quando ho capito che mi sbagliavo, sono rimasto molto sorpreso. Capita a molti la prima volta, giusto?
Béla Bartha: Lo spero! L’obiettivo di ProSpecieRara è far sì che i cittadini svizzeri beneficino di una maggiore varietà sugli scaffali dei negozi e che ne restino meravigliati. La varietà di forme e colori che offrono le patate è immensa. Se di tanto in tanto accanto alle patate bianche e gialle trovassimo anche quelle blu o rosse, sarebbe davvero una bella sorpresa. È tuttavia solo una piccola finestra sull’incredibile varietà delle oltre 2000 specie di questo tubero proveniente dalle Ande.
Cos’è ProSpecieRara e quali sono le motivazioni dietro questa fondazione?
ProSpecieRara è stata fondata nel 1982 a San Gallo. È stato poco dopo la pubblicazione del rapporto mondiale Global 2000 che ha sottolineato la preoccupante diminuzione della varietà delle specie e si è occupato per la prima volta non solo della natura selvaggia ma anche delle specie coltivate e allevate come le nostre colture e animali da reddito.
Quali obiettivi concreti persegue ProSpecieRara?
La nostra missione è promuovere la diversità laddove è minacciata nel contesto dell’agricoltura e, se necessario, lavorare per reintrodurla. Un aumento della diversità nei campi e nei pascoli porta automaticamente a una maggiore biodiversità generale.
Perché dovremmo riportare in auge antiche varietà di patate quando si sono dimostrate troppo poco resistenti? Non è un po’ come per le lingue? Ne vale la pena?
Mi piace il confronto con le lingue. La lingua esprime una cultura, una mentalità, un’individualità e una provenienza. Se tutti parlassimo la stessa lingua, perderemmo la nostra appartenenza regionale e molte delle nostre caratteristiche individuali e delle nostre unicità. La biodiversità è cruciale per la nostra sopravvivenza e le patate ne fanno parte.