L'Openair St. Gallen fait déjà beaucoup pour la durabilité. Photo : Julius Hatt for OpenAir St.Gallen
Das Openair St. Gallen tut bereits heute viel für Nachhaltigkeit. Foto: Julius Hatt for OpenAir St.Gallen
Les concerts et les festivals rassemblent des milliers de personnes, ce qui génère beaucoup de déchets et d’émissions. Cette thématique préoccupe certaines stars, comme Billie Eilish, mais aussi de plus en plus de musiciens suisses. Photo: Julius Hatt for OpenAir St.Gallen
Des vêtements de brocante et des brosses à dents en bambou comme souvenirs de groupe
Brocki-Kleider und Bambuszahnbürsten als Bandsouvenirs
Un groupe propose des brosses à dents en bambou en guise de merchandising
Spazzolini di bambù negli stand del merchandise
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Daniela Weinmann, de l'association Music Declares Emergency Suisse, explique ce que l'on peut faire en tant que musicien suisse pour la durabilité.
Daniela Weinmann vom Verein Music Declares Emergency Schweiz erklärt, was man als Schweizer Musikerin oder Musiker für die Nachhaltigkeit tun kann.
Daniela Weinmann, de l’association Music Declares Emergency Suisse, explique ce qu’un(e) musicien(ne) peut faire en matière de durabilité.
Daniela Weinmann dell’associazione Music Declares Emergency Svizzera spiega cosa possono fare i musicisti svizzeri per promuovere la sostenibilità.
Billie Eilish est une superstar internationale. Sa musique va sous la peau. Mais elle est aussi la première de la classe en matière de durabilité. Elle collabore activement avec des organisations comme Greenpeace et veille à ce qu'aucun plastique ne soit utilisé lors de ses grands concerts. Mais que peut-on faire en tant que musicienne ou musicien suisse pour plus de durabilité ? Nous avons posé la question à Daniela Weinmann, d'une part artiste elle-même et qui se produit depuis des années sous le nom de projet Odd Beholder, d'autre part active dans l'association Music Declares Emergency Suisse.
Daniela Weinmann, que peut-on faire en tant que musicien suisse pour réduire les émissions ?
Plusieurs choses. Par exemple en encourageant ses fans sur les médias sociaux à se rendre aux concerts en train. Les Suisses émettent le plus deCO2 parce qu'ils voyagent en voiture malgré des transports publics de classe mondiale. Moins de 20 % des Suisses prennent le train. Les spectateurs et spectatrices qui se rendent au concert en voiture représentent 67 pour cent des émissions d'un festival de musique moyen. Le mieux est de donner soi-même tout de suite le bon exemple, mais ce n'est pas toujours facile quand on est un groupe, car on a tous ses instruments avec soi.
Pourquoi tant de gens se rendent-ils encore en voiture à un festival ou à un concert ?
Certainement aussi parce que des stars comme DJ Antoine font la promotion du style de vie automobile. Ils auraient pourtant la possibilité d'influencer positivement leurs fans et de célébrer le style de vie du futur. J'imagine qu'à l'avenir, des battles de rap auront lieu dans le train de fête à destination de Frauenfeld ou que des DJ posteront des photos de leur style de vie luxueux en première classe de trains à grande vitesse. Moi-même, je voyage déjà en train. En tant que musicienne solo qui fait de l'électro-pop, ce n'est pas du tout un problème - et en plus, c'est plus détendu et moins cher.
Vous ne conduisez pas seulement un train, mais, en tant que membre de Music Declares Emergency, vous suivez une politique de durabilité ambitieuse. Qu'est-ce que cela signifie ?
Music Declares Emergency est une association qui a vu le jour parce qu'environ 6000 musiciens du monde entier - dont 250 Suisses et aussi quelques grands festivals comme le Gurten Festival - ont signé une déclaration d'urgence climatique. Le slogan de l'action était "No Music On A Dead Planet". Je fais partie du noyau dur ou de l'association suisse de soutien qui tente de défendre les intérêts des signataires. L'année dernière, nous avons commandé la première mesure de l'impact climatique du paysage festivalier suisse. Pour cela, nous essayons de rassembler le plus de connaissances possible afin de pouvoir conduire l'industrie musicale vers un avenir plus vert.
Nous avons parlé de la mobilité. Quels seraient les autres domaines dans lesquels les musiciens pourraient être actifs ?
Les artistes sont des influenceurs et des modèles. L'une des principales missions de l'art est de rendre perceptibles et tangibles les problèmes et questions actuels et d'esquisser des visions d'avenir pour la société. C'est la plus grande responsabilité qui incombe aux artistes. En tant que musicienne, je me suis donc penchée sur notre rapport à la nature avec mon dernier album "Sunny Bay" et j'ai demandé à mes followers : pourquoi trouvons-nous tous la nature si belle et nous soucions-nous pourtant si peu de la préserver ? Pourquoi regardons-nous des vidéos d'animaux amusantes et mangeons-nous un agneau au dîner ? Mon but n'était pas de faire la morale ou de poser des questions rhétoriques. J'essaie, à travers mes chansons, de mieux comprendre notre condition humaine.
Des artistes comme Evelinn Trouble ou Dabu Fantastic misent de plus en plus sur ce que l'on appelle les "green riders". Qu'est-ce que c'est ?
Un rider définit simplement les éléments dont un groupe ou un artiste a besoin pour et autour de sa prestation. Cela inclut par exemple ce que l'on souhaite manger et boire et où l'on souhaite passer la nuit. Un "green rider" précise que l'on souhaite manger végétalien, végétarien ou au moins biologique et de saison, du moins en tournée. Cela permet de réduire l'empreinte carbone, qui est souvent relativement importante lors d'un voyage avec un ou plusieurs véhicules.
Et comment peut-on influencer ce qui se passe devant la scène ?
En parlant à son public. Et en produisant par exemple du merchandising durable. Le groupe Soft Loft a par exemple fait broder des vêtements provenant de la brocante. One Sentence Supervisor a imprimé le nom de son groupe sur des brosses à dents en bambou.
C'est original, mais pas très efficace. Le plus radical serait de renoncer. Donc ne rien vendre du tout et ne pas jouer du tout.
Le renoncement semble très catholique. Mais parfois, un renoncement est aussi quelque chose que l'on s'accorde. Il vaut la peine de se demander si chaque concert est utile. On m'a déjà demandé de faire un concert dans une galerie d'art à Hong Kong. Ce n'est pas rentable pour moi, c'est un gros effort et cela n'apporte pas grand-chose à ma carrière. Prendre l'avion est parfois la chose la plus nocive que l'on puisse faire pour le climat. Je ne joue plus de spectacles isolés si je dois prendre l'avion pour aller à l'autre bout du monde. En outre, je fais en sorte que ma tournée ne zigzague pas à travers l'Europe.
Plus d'informations sur https://musicdeclares.net/ch/gsw/
Billie Eilish ist ein internationaler Superstar. Ihre Musik geht unter die Haut. Sie ist aber auch die Klassenbeste in Sachen Nachhaltigkeit. Sie arbeitet aktiv mit Organisationen wie Greenpeace zusammen und sorgt dafür, dass an ihren Grosskonzerten kein Plastik verwendet wird. Aber was kann man als Schweizer Musikerin oder Musiker für mehr Nachhaltigkeit tun? Wir haben bei Daniela Weinmann, einerseits selbst Künstlerin und seit Jahren unter dem Projektnamen Odd Beholder unterwegs, andererseits aktiv im Verein Music Declares Emergency Schweiz, nachgefragt.
Daniela Weinmann, was kann man als Schweizer Musikerin oder Musiker tun, um die Emissionen zu verringern?
Einiges. Zum Beispiel seine Fans auf Social Media jeweils dazu ermuntern, mit dem Zug an Konzerte zu reisen. Am meisten CO2 stossen die Schweizerinnen und Schweizer aus, weil sie trotz Weltklasse-ÖV mit dem Auto reisen. Weniger als 20 Prozent der Schweizerinnen und Schweizer benutzen den Zug. Die Zuschauerinnen und Zuschauer, die mit dem Auto zum Konzert fahren, machen 67 Prozent der Emissionen eines durchschnittlichen Musikfestivals aus. Am besten geht man selbst gleich mit gutem Vorbild voran, aber das ist als Band nicht immer ganz einfach, weil man seine ganzen Instrumente dabei hat.
Wieso fahren immer noch so viele mit dem Auto an ein Festival oder Konzert?
Sicher auch, weil Stars wie DJ Antoine den Auto-Lifestyle promoten. Dabei hätten sie die Möglichkeit, ihre Fans positiv zu beeinflussen und den Lifestyle der Zukunft zu zelebrieren. Ich stelle mir vor, dass in der Zukunft Rap-Battles im Partyzug nach Frauenfeld stattfinden werden oder DJs Fotos von ihrem luxuriösen Lifestyle in der ersten Klasse von Highspeed-Schwebezügen posten. Selbst toure ich schon heute mit dem Zug. Als Solo-Musikerin, die Elektro-Pop macht, ist das überhaupt kein Problem – und erst noch entspannter und billiger.
Sie fahren nicht nur Zug, sondern als Teil von Music Declares Emergency generell einen ambitionierten Nachhaltigkeitskurs. Was muss man sich darunter vorstellen?
Music Declares Emergency ist ein Verein, der entstanden ist, weil weltweit ca. 6000 Musikerinnen und Musiker – darunter 250 Schweizerinnen und Schweizer und auch einige grosse Festivals wie das Gurten Festival – eine Klimanotstandserklärung unterzeichnet haben. Der Slogan der Aktion lautete «No Music On A Dead Planet». Ich gehöre zum harten Kern bzw. zum Schweizer Trägerverein, der versucht, die Interessen der Unterzeichnenden zu vertreten. Letztes Jahr haben wir die erste Messung der Klimawirkung der Schweizer Festivallandschaft in Auftrag gegeben. Dazu versuchen wir, möglichst viel Wissen zu sammeln, damit wir die Musikindustrie in eine grüne Zukunft führen können.
Wir haben über die Mobilität gesprochen. Was wären weitere Bereiche, in denen Musikerinnen und Musiker aktiv werden könnten?
Künstlerinnen und Künstler sind Influencer und Vorbilder. Es gehört zu den wichtigsten Aufgaben der Kunst, aktuelle Probleme und Fragen spür- und erlebbar zu machen und Zukunftsvisionen für die Gesellschaft zu entwerfen. Das ist die grösste Verantwortung, die Artists haben. Als Musikerin habe ich mich deswegen mit meinem letzten Album «Sunny Bay» mit unserem Verhältnis zur Natur auseinandergesetzt und meine Follower gefragt: Warum finden wir die Natur alle so schön und kümmern uns dennoch so wenig darum, sie zu erhalten? Warum schauen wir lustige Tiervideos und essen ein Lamm zum Znacht? Dabei ging es mir nicht darum, zu moralisieren oder rhetorische Fragen zu stellen. Ich versuche über meine Songs, unser Menschsein besser zu verstehen.
Künstlerinnen und Künstler wie Evelinn Trouble oder Dabu Fantastic setzen immer mehr auf sogenannte «Green Rider». Was ist das?
Ein Rider legt einfach jene Dinge fest, die eine Band oder Künstlerinnen und Künstler für und rund um ihren Auftritt benötigen. Dazu gehört z. B. auch, was man gerne essen und trinken möchte und wo man übernachten will. Ein «Green Rider» legt fest, dass man zumindest auf Tour gerne vegan, vegetarisch oder zumindest biologisch und saisonal essen möchte. So kann man den CO2-Fussabdruck senken, der ja oft während des Tourens mit einem oder mehreren Fahrzeugen relativ gross ist.
Und wie kann man auf das, was vor der Bühne geschieht, Einfluss nehmen?
Indem man mit seinem Publikum spricht. Und indem man zum Beispiel nachhaltiges Merchandise herstellt. Die Band Soft Loft hat zum Beispiel Kleider aus dem Brockenhaus besticken lassen. One Sentence Supervisor haben Bambuszahnbürsten mit ihrem Bandnamen bedruckt.
Das ist originell, aber nicht sehr effektiv. Das Radikalste wäre der Verzicht. Also gar nichts verkaufen und gar nicht spielen.
Verzicht klingt sehr katholisch. Aber manchmal ist ein Verzicht auch etwas, das man sich selbst gönnt. Es lohnt sich zu fragen, ob jeder Gig sinnvoll ist. Ich wurde schon angefragt, in Hongkong einen Gig in einer Kunstgalerie zu spielen. Das rechnet sich nicht für mich, ist ein grosser Aufwand und bringt meiner Karriere wenig. Fliegen ist mitunter das Schädlichste, das man dem Klima antun kann. Ich spiele keine einzelnen Shows mehr, wenn ich dafür ans andere Ende der Welt fliegen muss. Ausserdem schaue ich darauf, dass meine Tour nicht im Zickzack durch Europa führt.
Mehr Informationen unter https://musicdeclares.net/ch/gsw/
Billie Eilish est une superstar internationale dont les tubes sont entêtants. Mais c’est aussi la première de classe en matière de durabilité. Elle collabore en effet activement avec des organisations comme Greenpeace et veille à ce qu’aucun produit en plastique ne soit utilisé lors de ses énormes concerts. Mais que peut-on faire en tant que musicien(ne) suisse pour plus de durabilité? Nous avons posé la question à Daniela Weinmann, qui est à la fois artiste, en tournée depuis des années sous le nom d’Odd Beholder, et active au sein de l’association Music Declares Emergency Suisse.
Daniela Weinmann, que peut faire un(e) musicien(ne) suisse pour réduire ses émissions?
Un certain nombre de choses, comme d’encourager ses fans sur les réseaux sociaux à se rendre aux concerts en train. Les Suisses sont ceux qui émettent le plus de CO2 en raison de leurs déplacements en voiture, quand bien même les transports publics sont de classe mondiale. Moins de 20% des Helvètes prennent le train. Ainsi, les spectateurs qui se rendent aux concerts en voiture produisent 67% des émissions d’un festival de musique de taille moyenne. Les groupes devraient montrer l’exemple, mais ce n’est pas toujours facile, car ils doivent déplacer de nombreux instruments.
Pourquoi tant de gens se rendent encore en voiture à un festival ou à un concert?
Certainement parce que des stars, à l’image de DJ Antoine, renvoient dans leurs vidéos une image cool des déplacements en voiture. Elles auraient pourtant la possibilité d’influencer positivement leurs fans et de célébrer le style de vie du futur. J’imagine volontiers, à l’avenir, que des battles de rap puissent avoir lieu dans le train festif conduisant à Frauenfeld ou encore découvrir des posts montrant des DJ étalant leur style de vie luxueux en première classe de trains à grande vitesse. Moi-même, je voyage déjà en train. En tant que musicienne solo qui fait de l’électro-pop, ce n’est pas du tout un problème – et en plus, c’est moins stressant et meilleur marché.
En tant que membre de Music Declares Emergency, vous suivez également une ligne de conduite ambitieuse en matière de développement durable. Qu’est-ce que cela signifie?
Music Declares Emergency est une association née de la signature d’une déclaration d’urgence climatique par quelque 6000 musiciens du monde entier – dont 250 Suisses et quelques grands festivals, comme le Gurten Festival. Son slogan est «No Music On A Dead Planet». Je fais partie du noyau dur, de l’association suisse de soutien qui tente de défendre les intérêts des signataires. L’année dernière, nous avons commandé une première étude sur l’impact climatique des festivals suisses. Nous essayons de rassembler le plus de connaissances possibles, afin d’aiguiller l’industrie musicale vers un avenir plus vert.
Nous avons parlé de la mobilité. Quels sont les autres domaines dans lesquels les musiciens pourraient être actifs?
Les artistes sont des influenceurs et des modèles. L’une des principales missions de l’art est de soulever des questions et des problèmes contemporains, puis de proposer des visions d’avenir pour la société. C’est là la plus grande responsabilité qui incombe aux artistes. En ma qualité de musicienne, je me suis donc penchée sur notre rapport à la nature au travers de mon dernier album intitulé «Sunny Bay». Et j’ai posé des questions à mes followers: pourquoi trouvons-nous tous la nature si belle et nous soucions-nous pourtant si peu de la préserver? Pourquoi regardons-nous des vidéos d’animaux amusantes et mangeons-nous un agneau au dîner? Mon but n’était pas d’être moralisatrice ou de jouer sur des questions rhétoriques, mais d’essayer de mieux comprendre notre humanité par le biais de mes chansons.
Des artistes comme Evelinn Trouble ou Dabu Fantastic mettent de plus en plus l’accent sur ce que l’on appelle le «green rider». Qu’est-ce que c’est au juste?
Un «rider» définit tout simplement les éléments dont un groupe ou un artiste a besoin pour produire son spectacle. Cela inclut notamment ce que l’on souhaite manger et boire et où l’on veut passer la nuit. Un «green rider» indique, par exemple, que l’on désire, en tout cas en tournée, une nourriture végétalienne, végétarienne ou au minimum biologique et de saison. Ces mesures permettent de réduire l’empreinte carbone, qui est souvent relativement importante lors d’un voyage avec un ou plusieurs véhicule(s).
Et comment peut-on influencer ce qui se passe devant la scène?
En parlant avec son public et, notamment, en produisant un merchandising durable. Le groupe Soft Loft a ainsi fait broder des vêtements de brocante. One Sentence Supervisor a imprimé le nom de son groupe sur des brosses à dents en bambou.
C’est original, mais pas très efficace. Le plus radical serait de renoncer à vendre quoi que ce soit, voire ne pas jouer du tout…
Le renoncement est une notion très catholique. Mais parfois, c’est aussi quelque chose que l’on décide. Il vaut la peine de s’interroger sur l’utilité de chaque concert. On m’a déjà demandé de jouer dans une galerie d’art de Hong Kong. Hormis le fait que ce n’était pas rentable pour moi, cela représentait un gros effort et n’apportait pas grand-chose à ma carrière. En plus, prendre l’avion est souvent ce qui nuit le plus au climat. Je ne me produis plus lors de spectacles isolés si je dois prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde. En outre, je veille à ce que ma tournée ne me fasse pas zigzaguer à travers l’Europe.
Plus d’informations sur https://musicdeclares.net/ch/gsw/
Billie Eilish è una star internazionale e la sua musica risuona fin nel profondo dell’anima. È inoltre anche la migliore della classe per quanto riguarda la sostenibilità. Collabora attivamente con organizzazioni come Greenpeace e si impegna per far sì che ai suoi grandi concerti la plastica non venga utilizzata. Ma cosa possono fare invece i musicisti svizzeri per promuovere la sostenibilità? L’abbiamo chiesto a Daniela Weinmann, musicista lei stessa e da anni responsabile del progetto Odd Beholder nonché membro attivo dell’associazione Music Declares Emergency Svizzera.
Daniela Weinmann, cosa possono fare i musicisti svizzeri per ridurre le emissioni?
Molte cose. Ad esempio, incoraggiare i propri fan a recarsi al concerto in treno. Gli svizzeri causano la maggior parte delle emissioni di CO2 perché, nonostante una rete di mezzi pubblici di prima classe, insistono a viaggiare con l’auto. Meno del 20 per cento degli svizzeri usa il treno. Gli spettatori che si spostano in auto per assistere al concerto generano il 67 per cento delle emissioni di un festival musicale medio. La cosa migliore sarebbe dare personalmente il buon esempio ma per una band spesso non è facile poiché devono spostarsi con tutti i loro strumenti al seguito.
Perché sono ancora così tanti a recarsi a festival e concerti con l’auto?
Sicuramente anche perché alcune star come DJ Antoine promuovono ancora lo stile di vita legato all’automobile. Dovrebbero invece sfruttare la possibilità d'influenzare positivamente i loro fan celebrando uno stile di vita orientato al futuro. Penso ad esempio a rap battle freestyle sui treni diretti al festival di Frauenfeld o a foto di grandi DJ che sfoggiano il loro stile di vita lussuoso nei vagoni di prima classe dei treni a levitazione magnetica. Io stessa mi sposto sempre con il treno. Come musicista solista che suona musica elettropop non è assolutamente un problema: anzi, è più rilassante e meno costoso.
Non si limita a spostarsi in treno: come membro di Music Declares Emergency, punta in modo ambizioso sulla sostenibilità. Cosa implica questo impegno?
Music Declares Emergency è un’associazione che nasce perché circa 6000 musicisti a livello mondiale, tra cui anche 250 svizzeri, e alcuni grandi festival come il Gurten Festival hanno firmato una dichiarazione di stato di emergenza climatico. Lo slogan del movimento è «No Music On A Dead Planet». Io faccio parte del nocciolo duro ossia dell’organizzazione responsabile a livello svizzero che rappresenta gli interessi dei firmatari. L’anno scorso abbiamo commissionato una prima misurazione degli effetti climatici dei festival svizzeri. Con essa cerchiamo di raccogliere il maggior numero possibile d'informazioni per poter guidare l’industria musicale verso un futuro più verde.
Abbiamo parlato di mobilità. Esistono altri settori in cui i musicisti possono attivarsi?
I musicisti sono influencer e modelli da seguire. Fa parte dei compiti più importanti di questa professione capire e rendere attenti a problemi e domande nonché promuovere la propria visione del futuro nella società. È una grossa responsabilità che hanno gli artisti. In qualità di musicista, nel mio ultimo album «Sunny Bay» mi sono occupata del nostro rapporto con la natura e ho chiesto ai miei follower: perché pensiamo tutti che la natura sia così bella ma ci prendiamo così poco cura di lei e della sua conservazione? Perché guardiamo video carini sugli animali per poi mangiare agnello a cena? Non si tratta di moralizzare o fare domande retoriche: con le mie canzoni cerco di capire meglio la natura umana.
Artisti come Evelinn Trouble o Dabu Fantastic puntano sempre di più sui cosiddetti «Green Rider». Cosa sono?
Il rider stabilisce di cosa ha bisogno una band per il suo concerto e per tutto ciò che ci sta attorno. Di questo fa parte, ad esempio, quello che si vuole mangiare o bere o dove si vuole pernottare. Un «Green Rider» stabilisce che, almeno durante il tour, si vuole mangiare vegano, vegetariano o perlomeno biologico e di stagione. In questo modo è possibile ridurre l’impronta di CO2 che spesso durante i tour con uno o più veicoli è già relativamente elevata.
E come si può influenzare il proprio pubblico con quello che avviene prima di salire sul palco?
Parlando col proprio pubblico e, ad esempio, promuovendo merchandise sostenibile. La band Soft Loft ha ad esempio fatto produrre t-shirt e vestiti da un negozio di seconda mano. I One Sentence Supervisor hanno messo in vendita spazzolini di bambù con stampato il loro nome.
Originale ma non molto efficace. La misura più radicale sarebbe evitare il tutto. Non vendere niente e non suonare del tutto.
L’astinenza sembra una cosa molto cattolica. Ma talvolta, anche l’astinenza è qualcosa che può portare piacere. Vale la pena di chiedersi se ogni esibizione dal vivo sia sensata. Mi è stato chiesto di recente di suonare a Hong Kong in una galleria d’arte. Non è quello che cerco: è una grossa spesa e contribuisce poco alla mia carriera. Volare è inoltre la cosa peggiore che si possa fare per il clima. Non faccio più concerti in solitaria se devo volare dall’altra parte del mondo. Faccio inoltre attenzione affinché i miei tour non attraversino l’Europa a zig-zag.
Ulteriori informazioni su https://musicdeclares.net/ch/gsw/