Bottle Back est une initiative de viticulteurs et viticultrices du canton de Vaud visant à rendre les bouteilles de vin réutilisables. Sur cette photo, on peut voir la plupart d'entre eux : de g. à d. Ilona Thétaz, Catherine Cruchon-Griggs, Jean-Daniel Portat, Laura Paccot, Noémie Graff, Lionel Widmer et Vincent Chollet. Photo : Pontus Wallstén

La Suisse est-elle prête pour les bouteilles de vin réutilisables ?

Ist die Schweiz bereit für wiederverwendbare Weinflaschen?

Une communauté de vignerons romands introduit des bouteilles de vin réutilisables

Un progetto pilota dalla Svizzera occidentale per rendere più sostenibile il vino

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Dans la viticulture, 30 à 40 pour cent des émissions de CO2 sont imputables aux bouteilles de vin. Pour minimiser ces émissions, huit viticulteurs vaudois ont lancé un projet pilote.

97 pour cent du verre usagé est recyclé dans notre pays. Pour ce qui est de ce chiffre, la Suisse est championne du monde du recyclage. C'est une bonne chose et un exemple à suivre, du moins à première vue. Au deuxième coup d'œil, on se rend compte que le recyclage du verre n'a malheureusement pas un très bon bilan écologique. Un fait que Catherine Cruchon-Griggs a pris en compte lors de l'analyse de l'empreinte écologique de son verre. calcul de l'empreinte de son domaine viticole "Domaine Henri Cruchon". lui a directement sauté aux yeux. Ce n'est que récemment qu'elle a repris l'entreprise familiale en troisième génération, avec deux de ses cousines et sa compagne.

Catherine Cruchon-Griggs, pourquoi avez-vous décidé de calculer l'empreinte écologique du "Domaine Henri Cruchon" ?

Notre domaine viticole est certifié bio et Demeter depuis la génération de notre père. Une viticulture durable nous tient à cœur. Nous voulions voir où nous pouvions nous améliorer et avons dû nous rendre à l'évidence : les bouteilles de vin représentent une grande partie de nos émissions. A savoir 30 à 40 pour cent.

C'est en effet un pourcentage élevé.

Nous avons décidé de chercher des alternatives. Et la meilleure option est de recourir à la bouteille réutilisable. Si nous lavions et réutilisions les bouteilles au lieu de les détruire et de les recycler, nous pourrions économiser 85 % des émissions liées aux bouteilles, car le lavage consomme beaucoup moins d'énergie.

Le système de bouteilles réutilisables existait déjà auparavant.

Il est vrai qu'autrefois, même les bouteilles de vin étaient utilisées plusieurs fois. Certaines choses étaient effectivement meilleures auparavant, du moins en ce qui concerne le bilan carbone. Il existe déjà des bouteilles de vin réutilisables d'un litre et de 0,5 litre, mais nous voulons rendre la bouteille classique de 0,75 litre réutilisable.

Mais est-ce réalisable ?

C'est ce que nous essayons de découvrir maintenant. Avec sept autres vignobles vaudois, nous avons lancé "Bottle Back". Nous sommes actuellement dans la phase pilote de deux ans pour voir comment nous pouvons introduire les bouteilles de vin réutilisables en Suisse. Mais nous sommes confiants : la Suisse se prête très bien à une initiative comme celle-ci.

97 Prozent des Altglases werden hierzulande recycelt. Was diese Zahl angeht, ist die Schweiz Recycling-Weltmeister. Eine gute und vorbildliche Sache, zumindest auf den ersten Blick. Auf den zweiten wird klar: Das Recyceln von Glas hat leider keine besonders gute Ökobilanz. Eine Tatsache, die Catherine Cruchon-Griggs bei der Berechnung des Fussabdrucks ihres Weinguts «Domaine Henri Cruchon» direkt ins Auge stach. Erst kürzlich hat sie den Familienbetrieb in dritter Generation übernommen, gemeinsam mit zwei ihrer Cousinen und ihrer Partnerin.

Catherine Cruchon-Griggs, warum haben Sie sich überhaupt dafür entschieden, den ökologischen Fussabdruck der «Domaine Henri Cruchon» zu berechnen?

Unser Weingut ist bereits seit unserer Vätergeneration bio- und Demeter-zertifiziert. Ein nachhaltiger Weinanbau liegt uns sehr am Herzen. Wir wollten sehen, wo wir uns verbessern können, und mussten erkennen, dass die Weinflaschen einen grossen Teil unserer Emissionen ausmachen. Nämlich 30 bis 40 Prozent.

Das ist tatsächlich ein hoher Anteil.

Wir haben beschlossen, nach Alternativen zu suchen. Und die beste Option ist, auf die Mehrwegflasche zurückzugreifen. Wenn wir die Flaschen waschen und wiederverwenden, statt sie zu zerstören und zu recyceln, könnten wir 85 Prozent der Flaschen-Emissionen einsparen, weil Waschen viel weniger Energie verbraucht.

Das Mehrwegflaschensystem gab es doch früher schon.

Es ist tatsächlich so, dass auch Weinflaschen früher mehrfach gebraucht wurden. Manche Dinge waren früher tatsächlich besser – zumindest, was die CO2-Bilanz angeht. Es existieren bereits 1-Liter- und 0,5-Liter-Mehrweg-Weinflaschen, aber wir wollen die klassische 0,75-Liter-Flasche mehrwegfähig machen.

Aber ist das überhaupt praktikabel?

Das versuchen wir jetzt herauszufinden. Gemeinsam mit sieben weiteren Weingütern aus Waadt haben wir «Bottle Back» ins Leben gerufen. Wir stecken gerade in der zweijährigen Pilotphase, um zu sehen, wie wir Mehrweg-Weinflaschen in der Schweiz einführen können. Aber wir sind zuversichtlich: Die Schweiz eignet sich sehr gut für eine Initiative wie diese.

Dans notre pays, 97% du verre usagé est recyclé. La Suisse est championne du monde du recyclage dans ce secteur. C’est une bonne chose, un exemple à suivre. Tout du moins à première vue. Car, à y regarder d’un peu plus près, on se rend compte que le recyclage du verre n’a malheureusement pas un bilan écologique particulièrement bon. Ce constat a littéralement sauté aux yeux de Catherine Cruchon-Griggs au moment de calculer l’empreinte de son vignoble, le «Domaine Henri Cruchon». Avec deux de ses cousines et sa partenaire, elle a en effet récemment repris l’entreprise familiale, dont elle représente la troisième génération.

Catherine Cruchon-Griggs, pourquoi avez-vous décidé de calculer l’empreinte écologique du «Domaine Henri Cruchon»?

Notre domaine viticole est déjà certifié bio et Demeter depuis la génération de notre père. Une viticulture durable nous tient à cœur. Nous voulions voir où nous pouvions nous améliorer et avons dû nous rendre à l’évidence: les bouteilles de vin représentent entre 30 et 40% de nos émissions.

C’est effectivement un pourcentage élevé…

C’est pourquoi nous avons décidé de chercher des alternatives. Et la meilleure option est de recourir à la bouteille réutilisable. Si nous lavions et réutilisions les bouteilles au lieu de les détruire et de les recycler, nous pourrions diminuer de 85% les émissions des bouteilles, car le lavage consomme beaucoup moins d’énergie.

Le système de bouteilles réutilisables existe de longue date.

En fait, les bouteilles de vin étaient jadis utilisées plusieurs fois. Certaines pratiques développées à l’époque étaient effectivement meilleures, tout du moins en ce qui concerne le bilan CO2. Il existe déjà des bouteilles de vin réutilisables d’un litre et de 0,5 litre, mais nous voulons rendre réutilisable la bouteille classique de 0,75 litre.

Est-ce vraiment faisable?

C’est ce que nous essayons de découvrir. Avec sept autres vignobles vaudois, nous avons lancé «Bottle Back». Nous sommes actuellement dans une phase pilote de deux ans, afin de voir comment nous pouvons introduire les bouteilles de vin réutilisables en Suisse. Mais nous sommes confiants: notre pays se prête très bien à une initiative comme celle-ci.

In Svizzera, il 97 per cento del vetro viene riciclato. Questa cifra incorona la Svizzera campione mondiale di riciclaggio. Una cosa buona ed esemplare, almeno a una prima occhiata. Una seconda occhiata rivela invece la verità: il riciclaggio del vetro non presenta un bilancio ecologico particolarmente buono. Una verità che ha colpito dolorosamente Catherine Cruchon-Griggs mentre osservava il calcolo dell’impronta ecologica della sua impresa viticola «Domaine Henri Cruchon». Da poco ha rilevato l’impresa familiare per la terza generazione insieme alle sue due cugine e alla sua compagna.

Catherine Cruchon-Griggs, perché ha deciso di far valutare l’impronta ecologica del «Domaine Henri Cruchon»?

Già dalla generazione dei nostri padri, i nostri prodotti sono certificati bio e Demeter. Per noi è molto importante essere un’impresa viticola sostenibile. Volevamo vedere dove potevamo migliorare e abbiamo dovuto riconoscere che le bottiglie di vino sono responsabili della maggior parte delle nostre emissioni, ossia del 30-40 per cento.

È davvero una percentuale elevata.

Abbiamo deciso di cercare un’alternativa e la migliore opzione è puntare sulle bottiglie riutilizzabili. Se laviamo e riutilizziamo le bottiglie invece di frantumarle e riciclarle, possiamo risparmiare l’85 per cento delle emissioni generate dalle bottiglie perché il lavaggio richiede molta meno energia.

Il sistema delle bottiglie riutilizzabili esisteva anche in passato.

È vero che già in passato le bottiglie di vino venivano utilizzate più volte. Alcune cose erano effettivamente migliori un tempo, almeno dal punto di vista del bilancio del CO2. Esistono già bottiglie riutilizzabili da 1 litro e da 0,5 litri ma vogliamo rendere riutilizzabili anche le classiche bottiglie da 0,75 litri.

È davvero fattibile?

Stiamo lavorando proprio ora per scoprirlo. Insieme ad altri sette viticoltori vodesi abbiamo fondato «Bottle Back». Siamo attualmente nella fase pilota della durata di due anni che servirà a capire in che modo possiamo introdurre in Svizzera le bottiglie riutilizzabili. Ma siamo fiduciosi: la Svizzera è perfetta per un‘iniziativa come la nostra.

Dans ce pays, le verre est collecté, détruit, fondu et recyclé. Photo : Unsplash
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
Seulement, malheureusement, le recyclage du verre a une empreinte écologique relativement élevée. La bouteille réutilisable serait plus durable. Photo : Unsplash
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
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Pourquoi ?

Premièrement, la Suisse est un petit pays avec des distances courtes. Il est donc plus facile d'organiser la logistique. Deuxièmement, les vins suisses sont rarement exportés, ce qui fait que les bouteilles restent dans le pays. Et troisièmement, les Suisses sont les champions du monde du recyclage, le sujet leur tient donc à cœur.

Que se passe-t-il pendant la phase pilote ?

La phase pilote de deux ans nous permet d'optimiser tous les aspects de la logistique - du retour des bouteilles au nettoyage industriel - et de tester la viabilité économique du projet. Elle nous donne également le temps de développer des normes pour les étiquettes et les adhésifs adaptés au processus de réutilisation. Au total, nous mettons en circulation 80'000 bouteilles pendant la phase pilote.

Qui vous soutient dans votre projet ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec Changins, la Haute école de viticulture et d'œnologie du canton de Vaud, afin d'analyser l'hygiène et la stabilité des bouteilles dans le processus de lavage. Nous travaillons également avec l'École polytechnique de Montréal pour étudier le cycle de vie de la bouteille lavée par rapport à la bouteille jetable. Et le canton de Vaud nous soutient financièrement.

Vous avez donc l'intention d'introduire le Bottle Back dans toute la Suisse ?

C'est en tout cas l'objectif suprême : que les bouteilles de vins suisses soient réutilisables dans toute la Suisse.

Warum?

Erstens ist die Schweiz ein kleines Land mit kurzen Wegen. Das macht es einfacher, die Logistik zu organisieren. Zweitens: Schweizer Weine werden kaum exportiert, weswegen die Flaschen im Land bleiben. Und drittens: Schweizerinnen und Schweizer sind Weltmeister im Recycling, ihnen ist das Thema also wichtig.

Was passiert in der Pilotphase?

Die zweijährige Pilotphase erlaubt es uns, alle Aspekte der Logistik – von der Flaschenrückgabe bis zur industriellen Reinigung – zu optimieren und die wirtschaftliche Tragfähigkeit des Projekts zu testen. Es gibt uns auch Zeit, Standards für Etiketten und Klebstoffe zu entwickeln, die für den Wiederverwendungsprozess geeignet sind. Insgesamt bringen wir in der Pilotphase 80’000 Flaschen in Umlauf.

Von wem werden Sie bei Ihrem Vorhaben unterstützt?

Wir arbeiten eng mit Changins, der Hochschule für Weinbau und Önologie in Waadt, zusammen, um Hygiene und Stabilität der Flaschen im Waschprozess zu analysieren. Auch mit der Polytechnischen Hochschule in Montréal arbeiten wir daran, den Lebenszyklus der gewaschenen Flasche im Vergleich zur Einwegflasche zu erarbeiten. Und der Kanton Waadt unterstützt uns finanziell.

Sie haben also vor, Bottle Back in der ganzen Schweiz einzuführen?

Das ist auf jeden Fall oberstes Ziel: dass die Flaschen von Schweizer Weinen schweizweit auf Mehrweg umgestellt werden.

Pourquoi?

Tout d’abord, la Suisse est un petit pays où les distances sont réduites. Il est donc plus facile d’organiser la logistique nécessaire. Deuxièmement, les vins suisses sont rarement exportés, ce qui fait que les bouteilles restent dans le pays. Et, troisièmement, les Helvètes sont les champions du monde du recyclage, ce qui prouve que le sujet leur tient à cœur.

Que se passe-t-il durant la phase pilote?

Ces deux années doivent nous permettre d’optimiser tous les aspects de la logistique – du retour des bouteilles au nettoyage industriel – et de tester la viabilité économique du projet. Cela nous laisse également le temps de développer des normes pour les étiquettes et les adhésifs qui conviennent au processus de réutilisation. Au total, nous mettrons 80'000 bouteilles en circulation durant la phase pilote.

Qui vous soutient dans votre projet?

Nous travaillons en étroite collaboration avec Changins, la Haute école de viticulture et d’œnologie du canton de Vaud, afin d’analyser l’hygiène et la stabilité des bouteilles dans le processus de lavage. Nous coopérons également avec l’École polytechnique de Montréal, dans l’optique d’étudier le cycle de vie de la bouteille lavée par rapport à celle jetable. En outre, le canton de Vaud nous soutient financièrement.

Vous avez donc l’intention d’introduire le «Bottle Back» dans toute la Suisse?

C’est en tout cas l’objectif suprême.

Perché?

Per prima cosa, la Svizzera è un Paese piccolo con distanze di trasporto brevi. Questo rende più semplice organizzare la logistica. Secondo: i vini svizzeri non vengono esportati e le bottiglie restano quindi in Svizzera. E terzo: gli svizzeri sono campioni mondiali di riciclaggio. Il tema è quindi molto importante per i cittadini.

In cosa consiste la fase pilota?

La fase pilota di due anni ci permette di ottimizzare tutti gli aspetti logistici (dalla restituzione delle bottiglie fino al lavaggio industriale) e di testare la portata economica del progetto. Ci dà inoltre il tempo di sviluppare uno standard per le etichette e le colle per far sì che siano adatte al processo di riutilizzo. In totale, durante la fase pilota abbiamo messo in circolazione 80 000 bottiglie.

Chi sostiene il vostro progetto?

Lavoriamo a stretto contatto con Changins, l’alta scuola di viticoltura ed enologia del Canton Vaud, per analizzare l’igiene e la stabilità delle bottiglie durante il processo di lavaggio. Collaboriamo anche con il politecnico di Montréal per studiare il ciclo di vita delle bottiglie lavate in confronto a quelle monouso. E il Canton Vaud ci sostiene finanziariamente.

Mirate quindi a introdurre Bottle Back in tutta la Svizzera?

È sicuramente l’obiettivo finale: far sì che le bottiglie di vino svizzero siano riutilizzabili in tutta la Svizzera.

Le seguenti otto imprese viticole del Canton Vaud hanno fondato Bottle Back: Domaine Henri Cruchon, Domaine la Colombe, Domaine la Satyre, Cave du Signal, Domaine de Marcelin, Domaine Porta, Domaine Mermetus, Château d’Eclépens. Il gruppo è alla ricerca di altri produttori interessati a unirsi al progetto pilota.

Première publication: 
12.3.2024
  | Dernière mise à jour: 
6.4.2024

Les huit entreprises viticoles suivantes du canton de Vaud se sont inscrites à Bottle & Co. Bottle Back se sont regroupés : Domaine Henri Cruchon, Domaine la Colombe, Domaine la Satyre, Cave du Signal, Domaine de Marcelin, Domaine Porta, Domaine Mermetus, Château d'Eclépens. Le groupe est à la recherche d'autres domaines viticoles qui souhaiteraient se joindre au projet pilote.

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