La Suissesse Noëmi Grütter est coordinatrice à l'Alliance mondiale pour l'action verte et l'égalité des sexes.

Pourquoi les femmes sont-elles particulièrement touchées par la crise climatique ?

Warum Frauen besonders von der Klimakrise betroffen sind

Pourquoi les femmes sont-elles particulièrement touchées par la crise climatique?

«Siamo tutti colpiti dalla crisi climatica ma le donne in particolare»

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Noëmi Grütter est coordinatrice d'une alliance mondiale pour la protection du climat. Dans cette interview, elle explique dans quelle mesure l'égalité des sexes et la protection du climat vont de pair.

Noëmi Grütter, vous avez récemment participé à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) à Dubaï. Quel sentiment vous inspire ce souvenir ?

Ce sont des sentiments ambivalents. Dubaï comme lieu de manifestation, avec ses autoroutes et ses centres commerciaux au milieu du désert, donnait l'impression d'une dystopie. Toute la puissance qui s'y rassemblait dans un espace restreint était impressionnante. Surtout dans les moments difficiles. J'ai assisté à la prise de décisions par de grands États, qui faire pleurer les représentants des petits États insulaires.car elles signifiaient la disparition de leur espace vital. C'est difficile à comprendre et à voir.

Y a-t-il eu de bons moments ?

Toutes les personnes qui partagent les mêmes idées et les activistes que l'on rencontre lors de ces conférences, c'est le bon côté des choses. Mais c'est aussi difficile : quand on voit comment les gens du Sud, les indigènes par exemple, ne sont pas écoutés. Ces personnes sont extrêmement touchées par la crise climatique, alors qu'elles-mêmes vivent depuis toujours en harmonie avec la nature et portent en fait les solutions pour la protection du climat.

Le désespoir ne s'installe-t-il pas ?

Si, mais pas seulement. Il y a aussi de l'espoir à voir le nombre de personnes qui se battent dans le monde entier. Beaucoup d'entre eux risquent leur vie à chaque mot qu'ils prononcent lors d'une telle conférence, car ils sont souvent persécutés et réduits au silence dans leur pays d'origine.

Vous étiez vous-même sur place en tant que coordinatrice de l'Alliance mondiale pour l'action verte et l'égalité des sexes. Vous vous occupez donc de l'interface entre le genre et le climat. Quel est le lien entre ces deux thèmes ?

Tout le monde est concerné par la crise climatique. Mais les femmes, les personnes inter, non-binaires et trans le sont tout particulièrement. Et celles du Sud encore plus. Souvent, elles ont des relations fusionnelles avec la nature et leur environnement, cultivent la nourriture, vont chercher l'eau. Lorsque leur habitat est modifié par des catastrophes naturelles ou des pénuries d'eau, ou lorsque les grandes industries et les industries extractives les obligent à quitter leurs maisons et leurs communautés, cela a de graves conséquences sur leur vie. Cela les rend plus pauvres et souvent plus dépendantes de leur mari, ce qui peut alors être le terreau de la violence domestique. C'est le cercle vicieux qui se produit. Les femmes doivent donc avoir leur mot à dire dans les processus de décision en matière de politique environnementale et pouvoir faire valoir leur point de vue.

Noëmi Grütter, kürzlich nahmen Sie in Dubai an der UN-Klimakonferenz (COP28) teil. Mit welchem Gefühl denken Sie daran zurück?

Es sind ambivalente Gefühle. Dubai als Veranstaltungsort, mit seinen Autobahnen und Einkaufszentren mitten in der Wüste, fühlte sich an wie eine Dystopie. Die ganze Macht, die sich dort auf kleinem Raum versammelte, war eindrücklich. Vor allem in schwierigen Momenten. Ich habe miterlebt, wie grosse Staaten Entscheidungen trafen, die Vertreterinnen und Vertreter kleiner Inselstaaten zum Weinen brachten, weil sie den Untergang ihres Lebensraums bedeuten. Das ist nur schwer verständlich und hart mitanzusehen.

Gab es auch gute Momente?

All die Gleichgesinnten und Aktivistinnen und Aktivisten, auf die man an solchen Konferenzen trifft, das ist die schöne Seite. Aber auch das ist schwierig: Wenn man sieht, wie den Menschen aus dem Globalen Süden, den Indigenen zum Beispiel, nicht zugehört wird. Diese Menschen sind extrem stark von der Klimakrise betroffen, während sie selber seit jeher im Einklang mit der Natur leben und eigentlich die Lösungen für den Klimaschutz tragen.

Kommt da nicht Hoffnungslosigkeit auf?

Doch. Aber nicht nur. Es gibt auch Hoffnung, zu sehen, wie viele Menschen auf der ganzen Welt am Kämpfen sind. Viele von ihnen riskieren ihr Leben mit jedem Wort, das sie an einer solchen Konferenz sagen, weil sie in ihren Heimatstaaten oft verfolgt und zum Schweigen gebracht werden.

Sie selbst waren in Ihrer Funktion als Koordinatorin bei der Global Alliance for Green and Gender Action vor Ort. Sie befassen sich also mit der Schnittstelle zwischen Gender und Klima. Was haben die beiden Themen miteinander zu tun?

Alle sind von der Klimakrise betroffen. Aber Frauen, inter, nicht-binäre und trans Menschen ganz besonders. Und jene im Globalen Süden umso stärker. Oft haben sie fusionelle Beziehungen zu Natur und Umgebung, pflanzen Essen an, holen das Wasser. Wenn sich ihr Lebensraum durch Naturkatastrophen oder Wasserknappheit verändert oder wenn sie durch Grossindustrien und Rohstoffindustrien gezwungen werden, ihre Häuser und ihre Gemeinschaften zu verlassen, hat das schwerwiegende Folgen für ihr Leben. Es macht sie ärmer und oft abhängiger von ihren Männern, was dann der Nährboden für häusliche Gewalt sein kann. Das ist der Teufelskreis, der passiert. Frauen müssen deshalb in umweltpolitischen Entscheidungsprozessen mitsprechen und ihre Perspektive einbringen können.

Noëmi Grütter, vous avez récemment participé à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP28), à Dubaï. Que vous a inspiré cet événement?

Des sentiments ambivalents. Avec ses autoroutes et ses centres commerciaux au milieu du désert, Dubaï, le lieu de réunion, donnait l’impression d’une dystopie. Toute la puissance qui se concentrait dans un espace aussi restreint était impressionnante, surtout dans les moments difficiles. J’ai en effet vu de grands États prendre des décisions qui ont fait pleurer les représentants des petits États insulaires, car cela signifiait leur disparition. C’est difficile à comprendre et d’y être confronté.

Y a-t-il quand même eu de bons moments?

Le côté positif, ce sont toutes les personnes qui partagent les mêmes idées que nous et les activistes que l’on rencontre lors de ces conférences. Cela dit, cela demeure compliqué de constater le manque d’écoute qu’il y a à l’égard des personnes du Sud, comme les populations indigènes, qui sont précisément celles qui sont extrêmement touchées par la crise climatique. D’autant plus que ce sont elles qui vivent depuis toujours en harmonie avec la nature et qui détiennent, en réalité, les solutions nécessaires à la protection du climat.

N’est-ce pas désespérant?

Un peu. Heureusement, il y a aussi des moments d’espoir, notamment quand on voit le nombre de personnes qui se battent dans le monde entier. Beaucoup d’entre elles risquent leur vie à chacun des mots qu’elles prononcent lors d’une telle conférence, car elles sont souvent persécutées et réduites au silence dans leur pays d’origine.

Vous étiez vous-même sur place en tant que coordinatrice de la Global Alliance for Green and Gender Action. Vous vous occupez donc de l’interface entre le genre et le climat. Quel est le lien entre ces deux thématiques?

Tout le monde est concerné par la crise climatique. Mais les femmes, les personnes intersexes, non-binaires et trans le sont encore plus particulièrement, d’autant plus si elles vivent dans le Sud. Souvent, elles ont des relations fusionnelles avec la nature et avec leur environnement, elles cultivent la nourriture, vont chercher l’eau. Quand leur habitat est modifié par des catastrophes naturelles ou des pénuries d’eau, ou lorsqu’elles sont contraintes par les grands groupes industriels et les industries extractives de fermer leur maison et de quitter leur communauté, cela a de lourdes conséquences sur leur vie. Cela les rend plus pauvres et, souvent, plus dépendantes de leur mari, ce qui peut alors devenir un terreau propice à la violence domestique. C’est le début d’un cercle vicieux. De fait, les femmes doivent avoir leur mot à dire dans les processus décisionnels en matière de politique environnementale et pouvoir faire valoir leurs perspectives d’avenir.

Noëmi Grütter, di recente ha partecipato alla conferenza sul clima dell’ONU a Dubai (COP28). Quali sono state le sue sensazioni?

Provo emozioni contrastanti. Dubai come sede dell’evento, con le sue autostrade e centri commerciali costruiti in pieno deserto, dava la sensazione di vivere una realtà distopica. La quantità di potere concentrato in un’area così ristretta è impressionante. Soprattutto nei momenti di quiete. Ho visto da vicino come i grandi Stati prendono le loro decisioni, come hanno facilmente portato alle lacrime i rappresentanti di piccoli Stati insulari sancendo la distruzione del loro spazio vitale. È difficile da comprendere e ancora più duro dover stare a guardare.

Ci sono stati anche momenti positivi?

Tutti gli spiriti affini e gli attivisti che si incontrano a queste conferenze: ecco qual è il lato positivo. Ma anche questo è complicato: quando si vedono le persone che vivono al Sud del mondo, come ad esempio le popolazioni indigene, che non vengono ascoltate. Queste persone sono pesantemente colpite dalla crisi climatica poiché vivono da sempre a stretto contatto con la natura e possono offrire le giuste soluzioni alla crisi climatica.

Non si è sentita impotente?

Decisamente sì. Ma non solo. C’è speranza nel vedere quante persone da tutto il mondo partecipano alla lotta. Molte di loro rischiano la vita ad ogni parola che dicono in una di queste conferenze poiché spesso sono perseguitati nel loro Paese d’origine e messi a tacere.

Lei era presente alla conferenza in veste di coordinatrice della Global Alliance for Green and Gender Action. Vi occupate della correlazione tra genere e clima. Cos’hanno in comune questi due temi?

Tutti siamo colpiti dalla crisi climatica. Ma donne e persone intersessuali, non binarie e transessuali lo sono di più. E ancora di più nel Sud del mondo. Spesso queste persone hanno una relazione indissolubile con la natura e l‘ambiente, coltivano gli alimenti, raccolgono l’acqua. Se il loro ambiente naturale cambia a causa di catastrofi naturali o carenza d’acqua, o se le grandi industrie e le industrie minerarie li costringono a lasciare le loro case e le loro comunità, sono le vite di queste persone a subire le conseguenze più drastiche. Rende le donne più povere e spesso più dipendenti dai loro mariti e questa è la condizione ideale per la violenza domestica. È un circolo vizioso. Le donne devono quindi essere coinvolte nei processi decisionali di politica ambientale per poter presentare le loro prospettive.

C'est à ce titre qu'elle a participé à la dernière conférence des Nations unies sur le climat, la COP28, à Dubaï.
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
La conférence a suscité des sentiments ambivalents chez Noëmi Grütter.
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
Selon elle, il est important de comprendre que les femmes souffrent davantage de la crise climatique dans le monde.
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
Et que les femmes sont aussi souvent celles qui s'engagent pour la protection du climat.
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
Bien que la politique climatique féministe serait une réponse à de nombreuses crises actuelles, elle n'est encore appliquée par aucun pays, selon Noëmi Grütter.
Les voyages : Les longs voyages en avion sont de véritables tueurs de climat. C'est pourquoi il vaut mieux miser sur des vacances dans son propre pays. S'il faut quand même partir plus loin, il faut absolument payer le petit supplément pour la compensation du CO₂.
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Les femmes aussi se préoccupent souvent du bien-être des autres.

C'est pourquoi elles sont aussi celles qui s'engagent de manière disproportionnée pour la justice climatique et qui subissent en contrepartie davantage de dangers structurels. Par exemple, lorsque Shell veut exploiter du pétrole sur un nouveau site, ce sont généralement les femmes qui résistent et s'organisent. Elles subissent alors non seulement la répression et la violence des autorités, mais aussi des humiliations spécifiques au genre, allant jusqu'à la violence sexualisée et au meurtre.

Si nous regardons en Suisse, y a-t-il aussi des injustices en ce qui concerne le climat et les femmes ?

Par exemple, en raison du changement climatique, les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses, même en Suisse. Les femmes sont souvent touchées de manière disproportionnée, car dans les systèmes patriarcaux, elles assument beaucoup plus de responsabilités dans le domaine domestique. On sait aussi que le niveau de violence augmente lorsque les hommes se sentent impuissants et sans protection, ce qui débouche ensuite sur la violence sexospécifique.

Quelles sont les solutions à ce cercle vicieux ?

Les femmes doivent être présentes à la table des décisions. Et pas n'importe quelles femmes, mais celles qui sont concernées par les décisions. Dans le cas des communautés indigènes en Bolivie, ce sont les femmes de ces communautés. Il est également important de réunir les mouvements pour la justice climatique et les mouvements de femmes. Car les mouvements de femmes ont une longueur d'avance : ils sont très expérimentés dans la lutte pour la justice. Il faudrait intégrer ces stratégies dans le mouvement pour la justice climatique.

Je suppose que l'argent joue aussi un rôle important ?

La destination des fonds est très importante. Les fonds - y compris ceux provenant de Suisse - qui sont censés prévenir les catastrophes climatiques sont souvent investis dans des projets qui font souvent plus de mal que de bien.

Pouvez-vous donner un exemple ?

Les gouvernements aiment les solutions rapides, par exemple ils investissent volontiers dans les énergies renouvelables, comme les barrages. Je connais de nombreux cas de nos organisations partenaires où les barrages ont détruit des écosystèmes locaux ou déplacé des communautés indigènes. A quoi sert l'énergie renouvelable si elle entraîne la perte de la biodiversité ? Enfin, on sait que la préservation des écosystèmes est l'une des clés de la lutte contre la crise climatique. Nous plaidons pour que les solutions climatiques soient pensées de manière globale - mais elles fonctionnent plus localement, sont plus coûteuses et ne sont pas aussi impressionnantes qu'un barrage flambant neuf.

Dans ce contexte, on parle aussi de politique climatique féministe. Qu'entendez-vous par là ?

Cela signifie que des valeurs issues du féminisme sont intégrées dans la politique climatique. Que les femmes et les autres groupes marginalisés, qui sont touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, doivent donc bénéficier de la protection du climat au même titre que tous les autres. Et qu'elles puissent participer aux décisions.

Y a-t-il des pays qui, selon vous, mènent une politique climatique féministe ?

Il y a quelques pas intéressants dans cette direction, mais je ne connais aucun pays qui s'y engage complètement et qui le mette en œuvre.

Le thème du climat dans son ensemble ne semble pas bénéficier d'une grande attention en ce moment. Qu'en pensez-vous ?

C'est remarquable, car ce sont justement les guerres omniprésentes qui ont en fait beaucoup à voir avec le climat. La pénurie de ressources due à la crise climatique est souvent à l'origine de la guerre. Les matériaux de guerre sont extrêmement nocifs pour l'environnement. Et nous dépensons dans le monde entier beaucoup plus d'argent pour la guerre que pour la protection du climat. Ce que beaucoup ignorent : Les mouvements pacifistes et les revendications de démilitarisation sont à l'origine issus du mouvement féministe.

Vous êtes vous-même issue du domaine de la justice de genre, c'est-à-dire de l'égalité des sexes. Vous êtes également co-présidente de Santé sexuelle Suisse. Pourquoi se concentrer maintenant sur la crise climatique ?

J'ai compris à un moment donné que toutes les luttes féministes - droits à l'avortement, féminicides, égalité pour tous, pour n'en citer que quelques-unes - ne feront pas les progrès nécessaires si nous ne résolvons pas le problème du climat. La crise climatique sera source de plus d'inégalités, peu importe à quel point nous souhaitons le contraire. Une fois que l'on a compris l'ampleur de la crise climatique, on voit tout dans ce contexte - parce que tout est lié.

Frauen schauen auch oft nach dem Wohl der anderen.

Deshalb sind sie auch diejenigen, die sich überproportional für Klimagerechtigkeit engagieren und dafür mehr strukturelle Gefahren erfahren. Wenn zum Beispiel Shell an einem neuen Ort Öl fördern will, dann sind es meist die Frauen, die Widerstand leisten und organisieren. Sie erfahren dann nicht nur Repression und Gewalt durch Behörden, sondern auch genderspezifische Erniedrigungen bis hin zu sexualisierter Gewalt und Mord.

Wenn wir in die Schweiz blicken: Gibt es auch hier Ungerechtigkeiten in puncto Klima und Frauen?

Zum Beispiel gibt es durch den Klimawandel auch in der Schweiz immer mehr Naturkatastrophen. Frauen sind davon oft überproportional betroffen, weil sie in patriarchalen Systemen viel mehr Verantwortung tragen für das Häusliche. Man weiss auch, dass das Gewaltlevel steigt, wenn sich Männer hilf- und schutzlos fühlen, was dann in geschlechterspezifischer Gewalt endet.

Welche Lösungen gibt es für diesen Teufelskreis?

Frauen müssen mit an den Entscheidungstisch. Und zwar nicht irgendwelche Frauen, sondern jene, die die Entscheidungen betreffen. Im Falle von indigenen Gemeinschaften in Bolivien also die Frauen aus diesen Communitys. Wichtig ist es auch, Klimagerechtigkeits- mit Frauenbewegungen zusammenzubringen. Denn Frauenbewegungen haben einen Vorsprung: Sie sind sehr erfahren im Kampf um Gerechtigkeit. Diese Strategien sollte man in die Klimagerechtigkeitsbewegung einbringen.

Ich nehme an, Geld spielt auch eine wichtige Rolle?

Wo Gelder hinfliessen, ist enorm wichtig. Gelder – auch aus der Schweiz —, die eigentlich Klimakatastrophen verhindern sollen, werden oft investiert in Projekte, die oft mehr Schaden anrichten, als Gutes tun.

Können Sie ein Beispiel nennen?

Regierungen mögen schnelle Lösungen, zum Beispiel investieren sie gerne in erneuerbare Energien, wie zum Beispiel Staudämme. Ich kenne viele Fälle von unseren Partnerorganisationen, wo Dämme lokale Ökosysteme zerstört oder indigene Gemeinschaften vertrieben haben. Was nützt erneuerbare Energie, wenn die Biodiversität dadurch verloren geht? Schliesslich ist bekannt, dass der Erhalt der Ökosysteme einer der Schlüssel zur Bekämpfung der Klimakrise ist. Wir plädieren dafür, dass Klimalösungen ganzheitlich gedacht werden – aber die funktionieren lokaler, sind aufwendiger und nicht so beeindruckend wie ein nigelnagelneuer Staudamm.

In diesem Zusammenhang spricht man auch von feministischer Klimapolitik. Was verstehen Sie darunter?

Das heisst, dass Werte aus dem Feminismus in die Klimapolitik integriert werden. Dass also Frauen und andere marginalisierte Gruppen, die überproportional von der Klimakrise betroffen sind, genauso von Klimaschutz profitieren sollen wie alle anderen. Und dass sie Entscheidungen mittreffen können.

Gibt es Länder, die Ihrer Meinung nach feministische Klimapolitik betreiben?

Es gibt einige interessante Schritte in diese Richtung, aber mir ist kein Land bekannt, das sich komplett dazu bekennt und es auch umsetzt.

Dem Klima-Thema insgesamt scheint zurzeit keine grosse Aufmerksamkeit zuzukommen. Was sagen Sie dazu?

Das ist bemerkenswert, denn gerade die allgegenwärtigen Kriege haben eigentlich viel mit dem Klima zu tun. Ressourcenknappheit aufgrund der Klimakrise ist oft der Grund für Krieg. Kriegsmaterialien sind extrem schädlich für die Umwelt. Und wir geben weltweit ein massiv Vielfaches an Geld für Krieg aus als für den Klimaschutz. Was viele nicht wissen: Friedensbewegungen und Forderungen nach Demilitarisierung kommen ursprünglich aus der feministischen Bewegung.

Auch Sie selber kommen ursprünglich aus dem Bereich Gender Justice, also Geschlechtergerechtigkeit. Sie sind auch Co-Präsidentin von Sexuelle Gesundheit Schweiz. Warum nun der Fokus auf die Klimakrise?

Ich habe irgendwann verstanden, dass all die feministischen Kämpfe – Abtreibungsrechte, Femizide, Gleichstellung für alle, um nur einige zu nennen – nicht die nötigen Fortschritte machen werden, wenn wir das Klima-Problem nicht lösen. Die Klimakrise wird für mehr Ungleichheit sorgen, egal, wie sehr wir uns das Gegenteil wünschen. Wenn man das Ausmass der Klimakrise einmal verstanden hat, sieht man alles in diesem Zusammenhang – weil alles zusammenhängt.

Les femmes s’intéressent aussi souvent au bien-être des autres…

C’est aussi pour cette raison qu’elles s’engagent de manière disproportionnée en faveur de la justice climatique et qu’elles subissent davantage de dangers structurels. Un exemple: lorsque Shell décide d’extraire du pétrole sur un nouveau site, ce sont généralement les femmes qui résistent et s’organisent. Elles sont alors non seulement confrontées à la répression et la violence des autorités, mais aussi à des humiliations spécifiques liées au genre, qui vont jusqu’à la violence sexuelle et au meurtre.

En Suisse, y a-t-il aussi des injustices qui lient à la fois le climat et les femmes?

En raison du changement climatique, les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses, y compris en Suisse. Les femmes sont souvent tout particulièrement touchées, car, dans les systèmes patriarcaux, elles assument beaucoup plus de responsabilités dans le secteur domestique. On sait aussi que le niveau de violence augmente lorsque les hommes se sentent impuissants et sans défense, ce qui débouche ensuite sur de la brutalité sexiste.

Quelles sont les solutions pour lutter contre ce cercle vicieux?

Les femmes doivent être présentes à la table où sont prises les décisions. Et pas n’importe quelles femmes, mais celles qui sont directement concernées par leur impact. On peut notamment penser aux femmes des communautés indigènes de Bolivie. Il est également important de réunir les mouvements en faveur de la justice climatique et ceux pour les femmes, qui ont une longueur d’avance, car ils sont très expérimentés dans la lutte pour la justice. Il faudrait vraiment intégrer ces stratégies dans le mouvement en faveur de la justice climatique.

On suppose que l’argent joue aussi un rôle important?

Ce qui est capital, c’est à quoi sont destinés les fonds – y compris ceux en provenance de Suisse. Car, même s’ils sont censés empêcher les catastrophes climatiques, ils sont souvent investis dans des projets qui font plus de mal que de bien.

Pouvez-vous nous donner un exemple?

Les gouvernements aiment les solutions rapides. Ils investissent par exemple volontiers dans les énergies renouvelables, comme les barrages. Au travers de nos organisations partenaires, j’ai eu connaissance de nombreux cas où les barrages ont détruit des écosystèmes locaux ou déplacé des communautés indigènes. À quoi sert l’énergie renouvelable si elle entraîne la perte de la biodiversité? D’autant plus que l’on sait que la préservation des écosystèmes est l’une des clés de la lutte contre la crise climatique. Nous plaidons pour que les solutions climatiques soient pensées de manière globale – mais pour que cela fonctionne, il faut un ancrage local, même si c’est plus coûteux et que les résultats à court terme sont moins impressionnants qu’un barrage flambant neuf.

Dans ce contexte, on parle aussi de politique climatique féministe. Qu’entendez-vous par là?

Cela signifie que des valeurs issues du féminisme sont intégrées dans la politique climatique. Que les femmes et les autres groupes marginalisés, qui sont touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, doivent donc bénéficier de la protection du climat, au même titre que tous les autres. Et qu’ils puissent donc contribuer aux décisions.

Selon vous, y a-t-il des pays qui mènent une politique climatique féministe?

Il y a quelques démarches intéressantes qui vont dans ce sens, mais je ne connais aucun pays qui s’y engage totalement et mette cela en œuvre.

Le thème du climat, dans son ensemble, ne semble actuellement pas bénéficier d’une attention suffisante. Qu’en pensez-vous?

Votre question est intéressante, car les guerres, omniprésentes, sont, en réalité, grandement liées au climat. La pénurie de ressources due à la crise climatique est même souvent à l’origine de la guerre. Les matériaux utilisés durant les conflits sont en outre extrêmement nocifs pour l’environnement. En plus, dans le monde entier, nous dépensons beaucoup plus d’argent pour la guerre que pour la protection du climat. Ce que beaucoup ignorent, c’est que les mouvements pour la paix et les revendications de démilitarisation proviennent à l’origine du mouvement féministe.

Vous êtes vous-même issue du mouvement Gender Justice, c’est-à-dire de l’égalité des sexes. Vous êtes également coprésidente de Santé Sexuelle Suisse. Pourquoi se concentrer maintenant sur la crise climatique?

À un moment donné, j’ai compris que tous les combats féministes – droit à l’avortement, féminicides, égalité pour tous, pour n’en citer que quelques-uns – ne progresseront pas assez si nous ne résolvons pas le problème du climat. La crise climatique sera source de plus d’inégalités, que nous le désirons ou non. Une fois que l’on a mesuré son ampleur, on voit tout sous cet angle, parce que tout est lié.

Le donne si preoccupano spesso anche del bene degli altri.

Ecco perché le donne sono sovra-rappresentate nella lotta per i diritti dell’ambiente incontrando quindi anche più rischi strutturali a causa del loro impegno. Quando ad esempio Shell ha voluto avviare l’estrazione di petrolio in un nuovo sito, sono state principalmente le donne ad organizzare e partecipare alla resistenza. Le ritorsioni non includono solo repressione e violenza da parte delle autorità ma anche umiliazioni mirate al genere fino ad arrivare a violenze sessuali e omicidi.

Guardiamo alla Svizzera: anche nel nostro Paese ci sono ineguaglianze per quanto riguarda il clima e le donne?

Ad esempio, anche in Svizzera i cambiamenti climatici provocano un numero sempre crescente di catastrofi naturali. Le donne sono spesso colpite in maniera sproporzionata poiché in un sistema patriarcale hanno una maggiore responsabilità verso l’ambiente domestico. Sappiamo bene anche che il livello di violenza aumenta quando gli uomini si sentono impotenti e vulnerabili e questo causa un aumento della violenza di genere.

Quali sono le soluzioni per spezzare questo circolo vizioso?

Le donne devono partecipare ai processi decisionali. E non devono essere donne qualsiasi bensì le donne direttamente interessate dalle decisioni. Nel caso delle comunità indigene in Bolivia, parliamo ad esempio delle donne di quelle comunità. È importante anche promuovere l’avvicinamento tra movimenti per la protezione del clima e per i diritti delle donne. I movimenti per i diritti delle donne hanno anche un grande vantaggio: hanno moltissima esperienza nella lotta per l’uguaglianza. Le stesse strategie possono essere adottate nella lotta per l’uguaglianza climatica.

Presumo che i soldi abbiamo un ruolo centrale?

Sapere dove confluiscono i soldi è di vitale importanza. I soldi, anche quelli della Svizzera, che dovrebbero essere investiti per prevenire le catastrofi climatiche vengono spesso utilizzati per finanziare progetti che fanno più male che bene.

Può fare un esempio?

I governi vogliono soluzioni rapide e investono volentieri nelle energie rinnovabili come ad esempio nella costruzione di dighe. Conosco molti esempi che ci arrivano dalle nostre organizzazioni partner di casi in cui le dighe hanno distrutto gli ecosistemi locali o forzato le comunità indigene ad abbandonare le loro case. A cosa servono le energie rinnovabili se per sfruttarle distruggiamo la biodiversità? Sappiamo bene che il mantenimento degli ecosistemi è la chiave per risolvere la crisi climatica. Noi ci impegniamo affinché le soluzioni climatiche siano pensate con una visione più ampia ma troppo spesso le alternative funzionano solo localmente, sono dispendiose e non fanno colpo come una bella diga nuova di zecca.

In questo ambito si parla anche di politica climatica femminista. Cosa si intende?

Significa integrare i valori del femminismo all’interno della politica climatica. Significa che anche le donne e gli altri gruppi marginalizzati ma colpiti in maniera sproporzionata dalla crisi climatica dovrebbero poter beneficiare della protezione climatica come tutti gli altri. E che devono poter partecipare alle decisioni.

Secondo Lei, ci sono Paesi che applicano una politica climatica femminista?

Ci sono stati alcuni passi interessanti in questa direzione ma non conosco nessuno Stato che si allinei o applichi questo metodo.

Il tema del clima non sembra ricevere grande attenzione attualmente. Cosa ne pensa?

È un fatto notevole poiché le onnipresenti guerre hanno moltissimo a che fare con il clima. La scarsità di risorse generata dalla crisi climatica è spesso la causa della guerra. Il materiale bellico è estremamente dannoso per l’ambiente. E a livello mondiale investiamo molto di più nella guerra che nella protezione climatica. Quello che molti non sanno è che i movimenti per la pace e la promozione della demilitarizzazione nascono originariamente dal movimento femminista.

Anche Lei personalmente proviene dal settore della Gender Justice, ossia dell’uguaglianza di genere. È anche co-presidente di Salute Sessuale Svizzera. Perché ora il focus sulla crisi climatica?

Di recente ho capito che tutte le lotte femministe (diritto all’aborto, femminicidi, parità per tutti, per citarne alcuni) non faranno mai i necessari passi avanti finché non avremo risolto i problemi ambientali. La crisi climatica genererà nuove ineguaglianze indipendentemente da quanto possiamo sperare il contrario. Una volta compresa la reale entità della crisi climatica, tutto viene messo in relazione con essa. È tutto collegato.

Première publication: 
16.2.2024
  | Dernière mise à jour: 
24.4.2024

Le site Global Alliance for Green and Gender Action est une alliance de trois organisations principales ainsi que de plus de 500 organisations partenaires locales du monde entier dans les domaines de la justice entre les sexes, du climat et de l'environnement. Elle soutient les organisations locales du Sud qui sont les plus touchées par la crise climatique et qui portent également les solutions contre la crise climatique. L'alliance est financée par les gouvernements néerlandais et canadien ainsi que par des fondations privées.

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